SOCIETELes détenus de Fresnes cohabitent avec des rats et des punaises de lit

Prison de Fresnes: Les détenus cohabitent avec des rats et des punaises de lit

SOCIETEVendredi, le tribunal administratif de Melun examine en urgence une requête qui dénonce des conditions indignes de détention à Fresnes…
L'Etat est saisi par la justice pour mettre en place « un plan d'urgence » global au centre pénitentiaire de Fresnes pour résoudre une situation sanitaire désastreuse (Illustration).
L'Etat est saisi par la justice pour mettre en place « un plan d'urgence » global au centre pénitentiaire de Fresnes pour résoudre une situation sanitaire désastreuse (Illustration). - A. GELEBART / 20 MINUTES
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Dans leurs cellules de 9 m2, les détenus du centre pénitentiaire de Fresnes (Val-de-Marne) sont obligés de chasser les rats et les punaises de lit. Une association a saisi de nouveau la justice pour obliger l’État à mettre en place un « plan d’urgence ». L’Observatoire international des prisons (OIP) et plusieurs associations d’avocats ont déposé une requête en référé-liberté qui sera examinée vendredi matin par le tribunal administratif de Melun (Seine-et-Marne), a indiqué le greffe à l’AFP, confirmant une information de France Inter. « Nous venons de recevoir l’assignation et nous étudions notre réponse », a commenté auprès de l’AFP un porte-parole du ministère de la Justice.

Dans « un contexte de tensions et de violences alarmant »

Déjà saisi par l’OIP en octobre, ce même tribunal avait ordonné à l’État d'« intensifier » les actions de dératisation « dans les meilleurs délais », tout en reconnaissant que « la situation (était) en voie d’amélioration ».

Or, estime l’OIP dans sa requête, « il apparaît que la présence d’animaux et insectes nuisibles demeure très importante ». L’association regrette également que la direction de l’établissement ne l’ait pas tenu informée des « actions engagées » pour respecter la décision de justice, malgré ses multiples courriers.

En appui de la requête, l’organisation dénonce, pêle-mêle, la « surpopulation » (taux d’occupation de 193,1 % au 1er mars), « la situation sanitaire désastreuse », la « vétusté des locaux » et « un contexte de tensions et de violences particulièrement alarmant ». L’organisation signale également « la systématicité des fouilles à corps, le manque de personnel et le manque d’activité ». Egalement, l’OIP a compilé une nouvelle série de témoignages d’avocats marqués par « l’odeur nauséabonde » dans la prison et de détenus obligés de nettoyer chaque matin leur cellule « avec un mélange de javel, d’eau et de dentifrice » pour chasser les nuisibles.

En décembre, le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) avait dénoncé les conditions « indignes » d’incarcération à la prison de Fresnes et « l’usage banalisé de la force et des violences » par les surveillants. « L’absence d’aération, l’accumulation de salpêtre et de crasse sur les murs des parloirs en font un lieu « d’un autre âge », tant pour les personnes détenues que pour leurs visiteurs », avait-il pointé.

Cette action en justice intervient dans un contexte de tensions dans les prisons d’Ile-de-France qui enregistrent des taux d’occupations records. La semaine dernière, des surveillants ont bloqué l’entrée de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) après l’agression de six de leurs collègues, puis celle de Villepinte (Seine-Saint-Denis) où la surpopulation carcérale dépasse les 200 %.