SOCIETELa Foire du Trône peut-elle être remise en cause?

Paris: Accidents, sécurité... La Foire du Trône peut-elle être remise en cause?

SOCIETEInaugurée le 31 mars, la Foire du Trône qui se déroule sur la pelouse de Reuilly (12e arrondissement) a connu en moins d’une semaine deux accidents…
Romain Lescurieux

Romain Lescurieux

La série noire de la Foire du Trône. Dimanche, une jeune fille s’est retrouvée suspendue par les pieds après le décrochage d’un harnais de sécurité dans l’attraction à sensation forte « l’Adrénaline ». Par chance, elle n’a pas été blessée mais est sortie « choquée » et prise en charge par la protection civile. Selon nos informations, elle a décidé de ne pas porter plainte alors qu’un second accident a été signalé dans un autre manège : le « Tagada ».

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« Il peut y avoir des manquements »

Quelques jours avant, le 3 avril, sur cette plateforme qui tourne, secoue et sur laquelle le public n’est pas attaché, une collégienne s’est heurtée la tête et s’est luxée l’épaule. Agée de 13 ans, elle a déposé plainte ce lundi avec sa mère pour « blessures involontaires avec incapacité inférieure ou égale à trois mois » au commissariat du 19e arrondissement. De quoi poser la question de la sécurité, dans la plus grande foire d’Europe, qui a ouvert le 31 mars dernier.

« Il y a régulièrement des accidents. Je ne suis pas surprise », a regretté auprès du Parisien, la maire du 12e arrondissement, Catherine Barrati-Elbaz (PS). « Il y a tout un dispositif de contrôle des manèges, mais c’est vrai qu’il peut y avoir des manquements dans l’usage des attractions, de la part des forains comme du public », commente-t-on à la mairie du 12e, contactée par 20 Minutes. « Il est important que chacun respecte les consignes et que les forains soient vigilants », conclut-on. Si l’enquête doit encore déterminer les circonstances de l’incident, c’est la piste de l’erreur humaine qui est à ce stade privilégiée.

Le manège était « aux normes »

Ce mardi, « l’Adrénaline » a été fermée « par mesure de précaution », selon la mairie de Paris et va être démontée. Confiée aux policiers du commissariat du 12e arrondissement, « une enquête est en cours pour déterminer qui du personnel forain ou de la cliente est responsable », indiquait ce lundi la direction à 20 Minutes, qui précise ce mardi que la commission de sécurité était passée « la veille de l’ouverture de la foire » et que le manège était « aux normes ».

De son côté, l’hôtel de ville a diligenté « une enquête administrative, en complément de l’enquête de police. Les premiers constats effectués par la ville de Paris démontrent que le manège respectait les normes de sécurité en vigueur et que tous les contrôles techniques avaient été réalisés dans les formes ». Selon mairie, « la thèse d’une erreur humaine est donc privilégiée, mais cela devra être confirmé par l’enquête de police ». Dans ce sens, certaines associations pointent toutefois de nombreux dysfonctionnements et ne sont pas étonnées de tels incidents.

« Il faut des vraies formations »

« Aujourd’hui en France, n’importe qui peut acheter un manège, même sur Le Bon Coin. Et qu’importe la dangerosité, l’attraction peut tourner. C’est inadmissible », s’insurge auprès de 20 Minutes, Alexandre Marie, l’oncle de Maéva, tuée dans un manège d’une fête foraine des Yvelines, en 2014. Avec son collectif « pour la sécurité des manèges », il réclame davantage de réglementations, des contrôles techniques « corrects » lors des montages ainsi que des « vraies formations, avec un certificat » pour les forains.

« Le monde forain est une vraie bulle et personne n’ose le remettre en cause », affirme Alexandre Marie. Pour lui, « l’État doit désormais réellement assurer sa mission de sécurité dans les fêtes foraines ». Des événements de plus en plus placés sous surveillance.

La Foire en sursis ?

Un policier tué en 2007, un blessé grave dans un manège en 2014, deux hommes arrêtés a proximité de la zone avec des explosifs en 2015… Depuis plusieurs années, la Foire du Trône est le théâtre de faits divers liés ou non aux manèges mais exige à chaque édition un déploiement policier conséquent, notamment à l’intérieur comme à l’extérieur, avec des fouilles à chaque entrée.

A la mairie du 12e arrondissement, on se dit conscient de la situation mais une quelconque remise en cause de la Foire n’est pas à l’ordre du jour. « Nous restons vigilent à ce que l’événement soit bien encadré et accompagné », nous fait-on savoir. Contactée, la direction de la Foire n’a pas souhaité réagir sur ce point.