Accidents à la Foire du Trône de Paris: «Le risque zéro n'existe pas»
REPORTAGE•Après la chute d’une jeune fille ce dimanche sur une attraction de la Foire du Trône, un deuxième accident a été signalé sur un autre manège…Camille Anger
Deux collégiens observent ce mardi l’attraction sur laquelle une jeune fille a frôlé la mort dimanche : « l’Adrénaline », fermée depuis. « S’il y a eu un accident, c’est que le manège n’est pas sûr ou que la fille n’a pas respecté les consignes », estime Pablo. Ces Parisiens habitués de la Foire du Trône, ont « un peu peur » mais l’envie de se rendre sur les manèges est plus forte. D’autres visiteurs ont aussi visionné cette séquence et se disent « choqués » par celle-ci.
« Maintenant, le public aime se mettre la tête à l’envers »
Sur un banc, à l’entrée, Sandra, infirmière, est bien au courant des deux accidents survenus en moins d’une semaine sur les attractions « Adrénaline » et« Tagada ». « La vidéo de la jeune femme qui tombe dans le vide est choquante. Ce manège, l’Adrénaline, est censé être très cadré ! ». Elle se rend à la Foire avec sa fille de 14 ans, non pas pour les manèges à sensation mais « pour l’ambiance festive ». Et quitte à choisir, elle préfère visiter un parc d’attractions. « La maintenance à Disneyland ou le parc Astérix me semble plus sérieuse ».
Devant un stand pour enfants, Eddy accompagne sa fille de 8 ans. « Il faut bien qu’elle se défoule ! », dit-il. A 44 ans, il se souvient des Foires du Trône de sa jeunesse. « Les manèges à sensation pour l’époque, sont devenus obsolètes. Maintenant, le public aime se mettre la tête à l’envers. » Quant à la sangle de « l’Adrénaline » décrochée dimanche qu’il a vu circuler sur les réseaux sociaux, selon lui, « ce n’est pas la faute de la cliente ». Confiée aux policiers du commissariat du 12e arrondissement, « une enquête est en cours pour déterminer qui du personnel forain ou de la cliente est responsable ».
« De toute façon, le risque zéro n’existe pas », affirme Aude, accompagnée de ses deux jeunes enfants. Mais Eddy reste surtout étonné par l’accident sur le Tagada. Il pense que « la jeune femme devait avoir un poids léger ». Sandra, elle, juge « risqué le manège Tagada car personne n’est attaché ». Le 3 avril, une jeune fille s’y est heurtée et luxée l’épaule et a déposé plainte ce lundi avec sa mère au commissariat du 19e arrondissement pour « blessures involontaires avec incapacité inférieure ou égale à trois mois ».
« Est-ce de notre faute si la jeune fille s’est mise debout ? »
Sur le stand de l’attraction en question, le couple propriétaire du manège met en avant toutes les mises en garde inscrites à l’accueil et aux barrières, comme rester assis et accroché au manège. Chaque année, ils procèdent à « deux contrôles, l’un pour la Foire et un autre "général" », rappellent-ils. Selon la propriétaire, l’accident « n’a rien à voir avec le manège ». « Est-ce de notre faute si la jeune fille s’est mise debout ? », interroge la femme.
Elle soutient : « Cela nous prend deux secondes d’arrêter le manège. Quel serait notre intérêt de laisser quelqu’un avoir peur ? Personne n’est venu nous voir sur le coup pour faire arrêter le manège. » Malgré l’accident de la jeune fille, le public se pressait mardi à 14h pour monter dans l’attraction.