Hauts-de-Seine: Tentative de suicide à la SNCF, le résultat d’un «management violent»?
SOCIETE•Les jours de la cheminote qui a tenté de se suicider vendredi sur son lieu de travail à Clichy ne sont plus en danger mais une enquête est en cours…20 Minutes avec AFP
SUD-Rail a mis en cause un « management violent » de la part de la SNCF, dimanche. Selon le syndicat, ce contexte a poussé une cheminote à tenter de se suicider vendredi sur son lieu de travail à Clichy (Hauts-de-Seine), rapporte l’AFP.
Âgée de 41 ans, cette salariée des ressources humaines du secteur de la gare de Paris Saint-Lazare « a tenté de mettre fin à ses jours en se tailladant les veines », vendredi, en début d’après-midi, a indiqué le syndicat dans un communiqué. Elle a été « découverte in extremis par une collègue qui a aussitôt appelé les secours » et « ses jours ne sont plus en danger », ajoute SUD-Rail.
Une « situation sociale catastrophique »
Contactée par l’AFP, la direction de la SNCF n’a pas souhaité commenter cet acte, survenu un mois tout juste après le suicide à la gare Saint-Lazare d’un délégué SUD en conflit avec sa hiérarchie.
Avant d’essayer de se donner la mort, « après un entretien avec sa direction », la cheminote a laissé « une lettre ainsi qu’un message sur un tableau mural qui ne laisse aucun doute » sur ses motivations, assure le syndicat. Elle y « accusait sa hiérarchie », a expliqué à l’AFP Fabio Ambrosio, l’un des représentants du syndicat, sans plus de détails.
Une enquête du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) est « en cours, on espère qu’elle permettra de comprendre ce qu’il s’est passé », a-t-il ajouté. Mais SUD-Rail estime que « la cheminote est bien, elle aussi, victime du management violent qui a cours dans l’entreprise publique SNCF ».
Dénonçant une « situation sociale catastrophique », le syndicat exige « des pouvoirs publics et du président de la SNCF » des « mesures fortes » et immédiates « pour faire cesser la souffrance des salariés ». En mars, il avait demandé au président François Hollande d’intervenir auprès de la SNCF pour « faire stopper les organisations du travail pathogènes », responsables, selon lui, de plusieurs suicides de salariés. Il avait également souhaité que le nombre de suicides soit rendu « public ».
Plus généralement, début avril, l’Union syndicale Solidaires a annoncé qu’elle allait recenser et publier sur un site Internet les suicides au travail dans toute la France.