FAITS DIVERSDe la prison ferme dans la vaste escroquerie au permis de conduire

De la prison ferme pour l’escroquerie au permis de conduire dont Kendji Girac a profité

FAITS DIVERSPlus de 300 personnes ont eu recours à un boîtier vibreur pour s’assurer de bien répondre au questionnaire du code de la route…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La famille d’un gérant d’auto-écoles se trouve au cœur d’une fraude électronique. Plus de 300 personnes, dont le chanteur Kendji Girac, se sont servis d’un boîtier qui vibrait pour signaler la bonne réponse lors de leur examen du code de la route, rapporte l’AFP. Le gérant d’auto-écoles a été condamné à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne), lundi.

Une fraude organisée en famille

L’escroquerie a profité à des élèves appartenant principalement à la communauté des gens du voyage entre 2013 et 2016. Chaque bénéficiaire déboursait 2 000 à 2 500 euros pour s’équiper d’un boîtier actionné de l’extérieur par un complice. Ce dernier, surnommé « Monsieur Abdel », écoutait les questions via le téléphone d’un candidat et transmettait les bonnes réponses avec un vibreur. « Monsieur Abdel », absent lors du procès et visé par un mandat d’arrêt, a écopé de la peine la plus lourde : deux ans ferme et 100 000 euros d’amende.

La fraude, qui aurait rapporté environ 740 000 euros, selon les estimations des enquêteurs, avait été organisée en famille. Le gérant, un ancien instructeur d’auto-école de 75 ans, bénéficiait de la complicité de sa femme, de sa fille et de son gendre, inspecteur du permis de conduire. Les deux premiers ont été condamnés à deux ans de prison avec sursis, le troisième à un an avec sursis. Tous devront également débourser des amendes de 20 000 à 50 000 euros. Un sixième prévenu, simple rabatteur auprès d’un candidat, s’en sort avec six mois de prison avec sursis et 1 500 euros d’amende.

La famille a « fait l’autruche »

« Je ne gagnais que l’inscription et le forfait code, c’est tout », soit les 400 euros réglementaires pour chaque candidat, avait juré le gérant à l’audience. Il connaissait la combine, mais le système bénéficiait selon lui entièrement à « Monsieur Abdel ». Le reste de la famille tenait la même défense, expliquant avoir « fait l’autruche ».

Les nombreux candidats auditionnés au cours de l’enquête ont cependant affirmé que le système était proposé par le retraité, sa femme ou sa fille, qui encaissaient ensuite l’argent liquide. Le gendre a lui reconnu avoir pris illégalement 500 photos des questions en centre d’examen, mais a assuré ne jamais les avoir transmises.