Seine-Saint-Denis: Des appartements insalubres envahis par les punaises de lit (et pas que) à Stains
SOCIETE•Le maire de Stains a déclaré l’urgence sanitaire dans sa commune concernant la présence invasive de punaises de lit…Camille Anger
Stains infestée par les punaises de lit ! Le service de communication de la mairie se défend d’être stigmatisé ainsi. « Non, ce n’est pas la seule ville où l’on trouve ces espèces invasives. A Stains, le maire s’est adressé à l’Agence régionale de santé (ARS) pour prendre le problème à bras-le-corps. Voilà deux mois qu’Azzedine Taïbi (maire PCF) a lancé l’alerte auprès des autorités et la situation va crescendo. »
Une opération de nettoyage d’ampleur
Fatima, à l’arrêt de bus de Saint-Denis en direction de la mairie de Stains, « fait avec ». Les cafards et les punaises de lit, elle les met tous dans le même panier. « C’est invivable. J’ai acheté un pulvérisateur, ça diminue le nombre des bêtes mais ça ne les élimine pas. »
Au sein de cette commune de 38.000 habitants de Seine-Saint-Denis, les écoles publiques et le foyer d’hébergement des personnes âgées ont été contaminés. La mairie de Stains a commencé une opération de nettoyage. « Nous marchons main dans la main avec d’autres structures pour éradiquer ces punaises de lit. Dans les banlieues, où la population vit les uns sur les autres, nous sommes les premiers concernés. Il nous faut une journée entière pour désinsectiser un logement, à grand renfort de fumigènes, et avec l’obligation de garder le lieu clos pendant 24 heures », précise l’attachée de presse de la commune. Une opération collective effective mais le problème demeure dans les logements privés et sociaux.
Près des deux tiers des logements sociaux sont touchés par ce fléau, affirme L’Express. À l’antenne de Seine-Saint-Denis Habitat, un guide pratique « Punaises de lit » est distribué à l’accueil. « Des formations spécifiques sont prévues pour les gardiens et le bailleur social informe les résidents sur la présence de cet insecte "à la forme d’un pépin de pomme" », explique-t-on. Les employés se demandent même pourquoi les médias en ont si peu parlé jusque-là. « Partout où il y a du passage, les punaises de lit peuvent s’infiltrer. »
De la chambre au salon
Les punaises, cinq jeunes de la cité du Clos Saint-Lazare, « en ont vu sur les plinthes des appartements, autour du réfrigérateur et la literie bien sûr ! Des logements sont insalubres ». Cependant, dans un même quartier, tous ne sont pas touchés. Au sein d’Accueil et développement solidarité formation mobilisation, la secrétaire a juste « entendu parler de la présence de punaises de lit, par une voisine. Notre immeuble est sain », certifie-t-elle. Ce centre social accueille une crèche parentale. « Au niveau sanitaire, nous n’avons rien reçu comme information. Nous nettoyons tout le temps même si la punaise de lit se faufile partout, nous ne sommes pas touchés », témoignent les deux employées, mercredi midi. Ce bâtiment a échappé à l’invasion des punaises.
Pour Laurent, habitant au Globe de Stains, même constat. « Je n’ai pas de punaise chez moi, même si elles sont présentes dans le quartier. » Par contre, cet ancien déménageur se souvient d’un écriteau posé aux abords de la poste. « N’emportez pas de déchets déposés sur le trottoir chez vous. Vous risquez d’être envahi de punaises. » Voilà à quoi ressemblait le message inscrit au début du mois de février et retiré depuis.