PARCSTous les marronniers du Jardin du Luxembourg vont être abattus d’ici 2021

Paris: Tous les marronniers du Jardin du Luxembourg vont être abattus d’ici 2021

PARCSPour une question de sécurité, l’abattage des marronniers est inévitable car ils sont fragilisés par la présence d’un parasite…
Une opération d'abattage d'arbres et de plantation est en cours au Jardin du Luxembourg (Illustration).
Une opération d'abattage d'arbres et de plantation est en cours au Jardin du Luxembourg (Illustration). - C.ANGER
Camille Anger

Camille Anger

Un petit insecte les rend malades et creux. « Malgré sa belle apparence au moment des vols nuptiaux, la mouche mineuse reste un parasite résistant, elle attaque tous les marronniers, c’est un problème national », souligne un des jardiniers du Luxembourg. Pour « faire obstacle » à la propagation de cette maladie, le jardin du Sénat projette d’abattre et de replanter d’autres essences. Dans ce jardin composé d’environ 3.000 arbres, le marronnier est l’essence dominante.

La mouche mineuse se répand sur les feuille des arbres des marronniers (Illustration)
La mouche mineuse se répand sur les feuille des arbres des marronniers (Illustration) - Wikipédia

Là où prenaient racine les marronniers

Le Sénat, gestionnaire du jardin depuis 1879, a organisé un plan d’abattage des marronniers réparti entre les années 2013 et 2021. Leur abattage a eu lieu entre les mois de janvier et février. « Ces marronniers seront remplacés par 26 chênes chevelus, 31 féviers d’Amérique, et 11 arbres aux quarante écus », précise la direction de communication du Sénat.

« La mineuse des marronniers supporte les températures extrêmes entre -20°C et 60°C. Les mésanges se nourrissent des larves déposées sur les feuilles. Cet insecte est une manne pour la faune sauvage mais il constitue pour l’arbre une vraie crise sanitaire. Car sa propagation est rapide. Sur une foliole de marronnier, dix larves peuvent être fécondées, en moyenne. La présence des chenilles fatigue l’arbre », explique le jardinier interrogé par 20 Minutes. La mineuse est arrivée en France par l’Alsace en 2000, relate La Croix.

Des résistances à l’abattage

Au moment de l’abattage des marronniers, début février, Danièle Halba a fait part à 20 Minutes de son mécontentement et dénonce « une politique de destruction massive engagée au Sénat, une centaine d’arbres par an » et la disparition du jardin en sa qualité d'« arboretum ». Au contraire, selon le jardinier, l’heure est bien à la diversification de la faune et la flore du jardin puisqu’il comprend des essences exotiques (un eucalyptus, des platanes, des lauriers palme) et endémiques (des chênes chevelus, des ormes).

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Le paysagiste Sébastien Lambert a pour habitude d’abattre des marronniers en Ile-de-France. « Le creux à l’intérieur de ces arbres est gros, ils sont fragilisés. Ils peuvent tomber à tout moment. » Sébastien Lambert a signé un chantier de trois ans pour abattre et replanter les arbres du jardin du Sénat. Le projet de replantation y est fait, selon lui, dans les règles de l’art. « On laisse un espace de 6 à 9 mètres cubes pour que le nouvel arbre pousse. »

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L’introduction « des espèces plus adaptées à la sécheresse et à un climat plus chaud » est à l’étude, selon la direction de communication du Sénat. La deuxième chambre du Parlement a prévu d’abattre 244 marronniers dans les cinq années à venir. « L’alignement des plantations, le piétinement important par le public et l’évolution climatique » jouent dans le choix de nouvelles essences pour réaménager le Jardin du Luxembourg. Un jardin où l’on oubliera que la moitié des arbres était des marronniers.