IMMOBILIERVisite du nouveau siège de la région Ile-de-France avec Valérie Pécresse

Saint-Ouen: Superficie, exposition et vis-à-vis... Pécresse fait visiter le futur siège de la région Ile-de-France

IMMOBILIERLa présidente de la région Ile-de-France et près de 1.500 agents s’installeront à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) au début de l’année 2018…
Romain Lescurieux

Romain Lescurieux

La région Ile-de-France, version Stéphane Plaza. « Comment sommes-nous exposés ici ? », demande Valérie Pécresse face à de larges baies vitrées. « Sud », lui répond l’architecte, Jacques Ferrier, de l’agence JFA.

Dans un an, la présidente de la région et ses équipes quitteront le cossu 7e arrondissement pour l’ancien bastion communiste de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). « Ce projet m’a séduit car nous sommes dans la ville et non dans une zone d’activité où on va juste travailler. Ici, c’est l’anti métro-boulot-dodo », a-t-elle expliqué ce mardi lors d’une visite des futurs locaux. Alors, du rez-de-chaussée à la terrasse en passant par le canapé, 20 Minutes a aussi fait le tour du propriétaire pour décrypter les caractéristiques de ce bien immobilier avant la remise clés.

L’agencement. Sur une superficie de 56.815 m², ce site est composé de deux bâtiments baptisés Influence et Influence 2 reliés par une passerelle. « Lumineux », se félicite Valérie Pécresse, cet ensemble est marqué par « la présence de la nature au cœur des bâtiments », note Jacques Ferrier. Les fonctionnaires disposeront d’une salle de gym, de douches, de trois restaurants, d’un espace de détente, collaboratif et « créativité » et travailleront dans des open spaces. Mais certains représentants syndicaux se sont opposés à ce système de travail. « Ici, les agents vont pouvoir organiser leur condition de travail et de vie », tient à rassurer la présidente, en mettant aussi en avant le télétravail.

Le prix. C’est moitié moins cher. La région loue à Saint-Ouen 237 euros du mètre carré contre plus de 500 euros dans le 7e arrondissement. Du coup, une option d’achat a été consentie avec les deux propriétaires : Nexity et Tishmann.

L'intérieur des bureaux
L'intérieur des bureaux - SIPA PRESS

« En plus de la vente des sites du 7e arrondissement pour plusieurs centaines de millions d’euros, nous allons économiser 9 millions d’euros de loyer. Et ce, dans le but de réinvestir, notamment dans les transports », poursuit la présidente (Les Républicains) de la région.

Le vis-à-vis. Des bureaux en construction, un quartier en mutation et au loin, le Sacré-Cœur. « C’est un beau symbole. Paris est là, nous sommes ici. Le périphérique n’est plus une barrière. Les quartiers populaires se rénovent et s’ouvrent », analyse Valérie Pécresse. « Avant, on regardait la banlieue de Paris, maintenant on va regarder Paris de la banlieue. On change de point de vue. Nous sommes enfin dans la vision du Grand Paris », surenchérit William Delannoy maire (UDI) de Saint-Ouen.

Le voisinage. Samy, la quarantaine a récemment acheté un appartement dans les Docks de Saint-Ouen. Aujourd’hui, il dit regretter. En cause, l’incinérateur situé à quelques mètres de son appartement et donc de la future terrasse de la région. « Ça dégage de nombreuses mauvaises odeurs. C’est très pénible. Je ne peux pas profiter de mon balcon », note-t-il auprès de 20 Minutes.

Interrogée sur ces nuisances, Valérie Pécresse a laissé la parole au maire de Saint-Ouen, conscient de la situation. « Le Syctom [l’agence métropolitaine des déchets ménagers] a prévu de dépenser 150 millions pour réaménager ce site et traiter le problème des odeurs », annonce William Delannoy.

Valérie Pécresse et William Delannoy face à l'incinérateur de Saint-Ouen
Valérie Pécresse et William Delannoy face à l'incinérateur de Saint-Ouen - R.LESCURIEUX

Les transports et les commodités

Un site à « 10 minutes de Paris ». La région se félicite en effet d’un emplacement facilement accessible via un réseau de bus, le RER C et la ligne 13. « Certes, elle n’est aujourd’hui pas satisfaisante mais elle va être désaturée avec l’arrivée de la ligne 14 jusqu’à la mairie de Saint-Ouen. Et il y a aussi la perspective du futur village olympique ici », se réjouit William Delannoy.

Sur ces anciennes friches industrielles, les habitants et fonctionnaires pourront enfin profiter d’une halle alimentaire et « gourmande » avec 12.000 mètres carrés dédiés à la gastronomie, des futurs restaurants et un parc de plusieurs hectares. Par ailleurs, « la qualité de l’air a été mesurée par Airparif, et il y a moins de pollution ici que dans le 7e », note Valérie Pécresse.