Ile-de-France: 10.000 oiseaux abattus dans le Val-d'Oise après un cas de grippe aviaire
EPIDEMIE•Un élevage du Val-d’Oise a été touché par un cas de grippe aviaire faiblement pathogène, le H5N2…C.An
La phase d’abattage de 6.000 canards, 4.000 faisans et quelques perdreaux est en cours. La préfecture a ordonnéla destruction d’un élevage de volailles d’Arthies (Val-d’Oise), mardi 24 janvier, après la détection d’un cas de grippe aviaire. Le premier dans l’Ile-de-France.
L’éleveur de gibier à plumes produit des animaux destinés à la chasse. « Son gibier est élevé à partir des œufs reproducteurs. Une fois éclos, ils sont élevés et lâchés dans la nature avant la saison de la chasse », détaille Didier Gavens, directeur de la fédération interdépartementale des chasseurs en Ile-de-France. Depuis la propagation du virus H5N8 dans le sud-ouest de la France, à l’automne dernier, « le protocole de contrôle des animaux domestiqués a été renforcé », ajoute-t-il. Lors d’un de ces contrôles, un cas d’influenza aviaire a été relevé. Ce virus-là, le H5N2, détecté dans le Val-d’Oise, est « faiblement pathogène ». Il est déclaré comme non transmissible à l’homme.
Un coup dur pour l’éleveur
À la suite de cette détection, la chambre d’agriculture d’Ile-de-France évoque « un cas isolé » et « pas d’affolement » de la part des autres professionnels agricoles. Le seul foyer touché dans l’Ile-de-France, après la phase d’abattage, va subir une première phase de désinfection. Vers la mi-février, les services de l’Etat procéderont à un second nettoyage. Un processus bien réglementé avant de pouvoir introduire de nouveaux animaux. La chambre d’agriculture abonde dans ce sens. « C’est un vrai coup dur d’autant plus que ça tombe en pleine saison de "forte commercialisation". » Le responsable de la fédération interrégionale de la chasse évoque, lui, « un drame absolu, économique et patrimonial, car on saborde ainsi le travail de sélection qu’il mène depuis 10 ou 20 ans. En plus de son activité de naisseur, il réalise des chasses professionnelles et perd, donc, des journées de chasse ».
Une zone de protection et de surveillance a été instaurée sur un rayon de 1 km autour de l’élevage de la commune Arthies. Tous les animaux malades doivent être abattus dans les autres communes de Wy-dit-Joli-Village et Aincourt, même si, selon la chambre d’agriculture interdépartementale, « aucun autre cas n’a été détecté dans le secteur ». Sur cette zone, la chasse au gibier est bannie. Et cette mesure est prévue jusqu’au 28 février, date à laquelle la période de chasse prend fin.
Limiter la propagation
La direction de protection des populations du Val-d’Oise (DDPP) et l’ensemble des services de l’État dans le département se montrent vigilants sur le respect des règles de biosécurité. Ils invitent les éleveurs à surveiller le comportement des animaux (mort éventuelle, fragilités apparentes, etc.). L’ensemble des basses-cours et les 120 éleveurs de volailles professionnels de la région sont concernés par les mesures de confinement. « Par ce moyen ou celui de la pose de filets, on empêche tout contact avec les oiseaux sauvages car le virus se transmet par eux », complète la chambre de l’agriculture. Les plans d’eau restent donc des secteurs à risque et le lâcher de pigeon interdit.
aLa DDPP est chargée d’une enquête épidémiologique afin de déterminer l’origine de cette contamination intervenue dans le Vexin français. L’éleveur d’Arthies sera indemnisé conformément à la réglementation européenne.