SOCIETEGuerre d’affiches dans les rues de Paris entre anti et pros IVG

Paris: Les abribus parisiens au coeur d'une guerre entre pros et anti-IVG

SOCIETELe collectif féministe Insomnia a disposé 1.000 affiches dans les rues parisiennes dans la nuit de lundi à mardi, en réponse à celles anti-IVG qui ont été posées sur des abribus. De son côté JCDecaux dépose sa plainte ce mercredi…
Le collectif Insomnia a accroché 1.000 affiches dans la nuit de lundi à mardi pour défendre l'IVG
Le collectif Insomnia a accroché 1.000 affiches dans la nuit de lundi à mardi pour défendre l'IVG - P.MAKOVEITCHOUX
Romain Lescurieux

Romain Lescurieux

Même arme, mais tout autre message. Au lendemain de l’opération d’affichage sauvage anti-IVG sur des abribus parisiens JCDecaux, le collectif féministe, Insomnia, a tenu à répliquer. Une vingtaine d’activistes ont disposé dans les rues de la capitale – sur des poteaux, des Vélib' ou des grilles – plus de 1.000 affiches pendues à des cintres. Avec ces mots : « 2017 : Protégeons l’accès à l’IVG. Leur retour aux traditions, c’est l’avortement au cintre ».

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« Nous ne pensions pas que c’était encore un sujet à défendre aujourd’hui », déplore-t-on au sein du collectif qui lutte depuis le printemps 2016 contre les propos sexistes, misogynes, homophobes et haineux. Retour sur les faits.

Publicités légales et campagne sauvage

Lundi matin, des passants parisiens ont découvert des affiches siglées « IVG tous concernés », appelant à une marche le 22 janvier prochain sous la houlette d’un mouvement intitulé En marche pour la vie. Créée en octobre 2016, cette association regroupe notamment la Fondation Lejeune, l’association anti-avortement Choisir la vie, le mouvement Les Survivants ou encore les Eveilleurs d’Espérance, une émanation de la Manif pour Tous.

Ces mêmes publicités avaient déjà été publiées de façon légale la semaine dernière dans Valeurs Actuelles, Famille chrétienne et Le Figaro. On peut y voir un médecin déclarer à une patiente : « C’est une courte intervention pour une longue dépression », ou une mère dire à sa fille : « Je ne te laisserai pas ruiner ta vie avec ce type ».

Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes a qualifié d'« inquiétant » l’encart des « anti-IVG à l’offensive » dans « un grand journal comme Le Figaro ».

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Quelques jours plus tard, de nombreux internautes indignés ont aussi fait remonter sur les réseaux sociaux, la fameuse campagne sauvage dans les rues parisiennes.

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Plainte contre X

Lasociété JCDecaux a répondu sur Twitter aux internautes, démentant avoir validé cet affichage. « Les affiches “Marche pour la vie”, posées illégalement sur nos mobiliers, sont actuellement retirées par nos équipes », a assuré dans la foulée la société qui a décidé de porter plainte.

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« Nous sommes en attente du chiffrage du préjudice. La plainte sera déposée contre X ce mercredi pour dégradation sur bien d’autrui, violation de propriété et atteinte à l’image », indique ce mardi le groupe auprès de 20 Minutes.

Si un appel pour une opération de collage a bien été publié ces derniers jours sur leur site, La Marche pour la Vie se défend de toute implication mais réaffirme ses positions. « Nous ne pouvons pas tout contrôler et nous n’étions pas au courant. Ceux qui ont mené cette opération, sûrement des militants proches du mouvement, ont peut-être téléchargé les visuels sur notre site pour les disposer sur les abribus », se justifie Nicolas Sévillia, porte-parole de l’association. « Mais nous ne sommes pas responsables et nous désapprouvons cette action illégale », précise celui qui a récemment protesté contre les publicités de prévention contre le sida et rappelle au passage que l’avortement est un « drame ».

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De son côté, entre « déception, colère et révolte », Insomnia a tenu à descendre dans la rue pour défendre ce droit « si difficilement conquis par nos aînées et qui concerne la moitié de l’humanité ».

L’IVG, « un droit non négociable »

« Nous sommes parties de la place de la République et nous nous sommes séparées en étoile pour disposer nos affiches. Une équipe s’est également dirigée vers Le Figaro », détaille une membre du collectif qui préfère rester anonyme. « Nous avons croisé des passants favorables à notre action. Ils nous ont même aidées », précise-t-elle.

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Sur sa page Facebook, Insomnia a tenu à rappeler que « Le droit à l’IVG, sans cesse remis en cause et instrumentalisé à des fins politiques et religieuses, est un droit non négociable et vital pour toutes les femmes. Chaque jour, des femmes décèdent des suites d’avortements clandestins ».