REPORTAGELes policiers chassent la vignette Crit’air, lundi elle sera obligatoire

Paris: «Un seul véhicule avait sa vignette Crit’air sur le pare-brise»

REPORTAGELa police parisienne menait une vaste opération de prévention, ce mardi matin, sur les vignettes Crit’air. Théoriquement, elles doivent être collées sur votre pare-brise d’ici lundi prochain…
Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

«Oui, je l’ai commandé… Mais non, je ne l’ai pas reçu ! » Ce mardi matin, place de la Concorde, cette réponse revenait comme une rengaine dans la bouche des automobilistes parisiens. La préfecture de police y menait une grande opération de prévention sur les fameuses vignettes Crit’air. Elles sont la pierre angulaire du nouveau dispositif de lutte contre la pollution qui entre en vigueur lundi 16 janvier.

Ça ne marchera pas sans les vignettes

Concrètement, en cas d’épisode de pollution, les restrictions de circulation ne se fonderont plus sur le dernier chiffre de la plaque d’immatriculation, mais sur le niveau de pollution du véhicule qui sera indiqué par la couleur de la vignette. Une catégorie de véhicules, ceux dont la première immatriculation date d’avant 1997 pour les voitures, sera non classée et n’aura pas de vignettes. A compter du lundi 16 janvier, cette catégorie n’aura plus droit de circuler dans la capitale en semaine, de 8h à 20h. Qu’on soit en pic de pollutions ou non !

Pour que le nouveau système marche, il faut que les automobilistes aient leur vignette sur le pare-brise. « Dès lundi, cela nous permettra, à nous policiers, de faire le tri et de cibler les contrôles sur les véhicules qui n’ont pas de vignettes », indique David Pousset, chef de la compagnie de police routière à la DOPC (Direction de l’ordre public et de la circulation). En cas de pic de pollution, les restrictions de circulation s’étendront, dans l’ordre, à la catégorie 5 (vignette grise), puis 4 (rouge) et ainsi de suite suivant la gravité de l’épisode de pollution. « Ces vignettes nous permettront là encore, en un coup d’œil, de cibler les voitures qui ont droit ou non de rouler », reprend David Pousset.

« Un seul avait sa vignette sur le pare-brise »

Mais ce mardi matin, le compte n’y était pas. « Sur une cinquantaine de véhicules contrôlés depuis 8h, un seul avait sa vignette sur le pare-brise », faisait remarquer, à 9h30, un policier en charge des contrôles. Il y a les automobilistes « étourdis » qui disent avoir la vignette chez eux mais ne pas avoir encore pris le temps de la coller sur le pare-brise.

Surtout, il y a les automobilistes qui l’assurent l’avoir commandé il y a des semaines, mais qui ne l’ont pas encore reçu. Comme Josiane*, Parisienne, qui montre aux policiers le justificatif d’achat qu’elle a sur son smartphone. « D’ailleurs, ce n’est pas pratique du tout pour l’acheter, fait-elle savoir aux agents. J’ai fait plusieurs fois les démarches en ligne avant qu’on me dise que ma transaction était acceptée. Et depuis j’attends. »

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Même constat pour Gaultier arrêté un peu plus tôt place de la Concorde. « Ma vignette est commandée. Je l’attends », indique-t-il. « Elle sera obligatoire à partir de lundi mais il y aura une période de tolérance », lui répond le policier. Gaultier a toutefois déjà pu faire une simulation : « Mon véhicule sera dans la catégorie 2, celle des véhicules peu polluants. » En cas de pic de pollution, il n’y a donc peu de chance que les mesures de restriction remontent jusqu’à sa catégorie.

« Ce système est assez injuste »

Gaultier en a conscience, tout comme Jérôme, installé au volant d’une voiture essence récente qu’il a acheté délibérément pour ne pas être inquiété par les futures mesures de restriction de circulation. Ce dernier tique alors : « Ce système est assez injuste. Je suis un privilégié, j’ai les moyens de m’acheter une voiture récente. Mais comment feront les autres, ceux qui n’ont pas les moyens ? Les transports en commun ? Le réseau n’est pas fiable, les rames sont bondées. Je mets 55 minutes pour aller au travail en transport en commun. Deux fois moins de temps en voiture. »