ACTUBurkini, Telegram... Les 10 mots qui ont fait l'actualité en 2016

Burkini, confidences, Telegram... Les 10 mots qui ont fait l'actualité en 2016

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20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est une sorte de synthèse partielle de l’actualité de l’année 2016. Voici les 10 mots dont vous avez certainement entendu parler cette année. Les voici.

  • Bleus

Le vert, la couleur de l’espoir ? Non, le bleu, pour le foot français en 2016 en tout cas. Affaire Benzema, accusations de racisme contre le sélectionneur Didier Deschamps, forfaits en cascade : les mois qui ont précédé l’Euro organisé à domicile laissaient craindre le pire pour l’équipe de France.

C’est tout l’inverse qui s’est produit, ou presque. Les Bleus ont atteint la finale en éliminant l’Allemagne championne du monde. Et même si le Portugal a mis fin à leur rêve (victoire 1-0), cette campagne a signé l’acte de naissance d’une équipe, qui a retrouvé le soutien de son public, loin de la calamiteuse « grève du bus » du Mondial-2010 en Afrique du Sud. Une équipe qui s’est trouvé un leader avec Antoine Griezmann, nouveau chouchou du foot français. De quoi être optimiste dans la perspective de la qualification pour le Mondial-2018 en Russie : les Français sont pour l’instant en tête de leur groupe.

  • Burkini

Ce vêtement inventé par une Australienne d’origine libanaise en 2004 a alimenté le feuilleton de l’été sur les plages et la scène politico-médiatique françaises. Très couvrante mais laissant le visage découvert, la tenue de bain portée par des musulmanes au nom de la pudeur a été proscrite dans une trentaine de communes pour risque de trouble à l’ordre public, après l’attentat jihadiste de Nice.Le Conseil d’Etat a jugé l’interdiction abusive, mais sa décision n’a pas éteint la polémique, à droite et même à gauche.

De Nicolas Sarkozy - qui a réclamé une loi anti-burkini - à Manuel Valls, le maillot intégral a été vu comme une « provocation » de « l’islam politique ». Mais d’autres, sur les mêmes bancs, ont jugé exorbitante la place prise dans le débat public par quelques morceaux de tissu et les thèmes « identitaires » avant l’élection présidentielle.

  • Confidences

Des dizaines et des dizaines d’heures de confidences auprès des journalistes. François Hollande restera comme le président qui murmurait à l’oreille de la presse, à ses risques et périls. Sous un titre ravageur, Un président ne devrait pas dire ça… (Stock) deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, portent le coup de grâce à l’image d’un président qui se voulait l’exact opposé de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, et le surpassera finalement dans l’impopularité, au point de renoncer à se représenter. Leur pavé, énième livre inspiré de confidences présidentielles, restera comme la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

  • Courbe

« Le chômage n’est pas une fatalité. Et j’inverserai la courbe », déclarait pour la première fois François Hollande le 15 avril 2012, alors qu’il n’était encore que candidat à la présidentielle. « Je me donne un an », précisera-t-il le 2 mai 2012. Cette promesse, maintes fois repoussée depuis, sera le fil rouge du quinquennat, braquant les projecteurs sur chaque publication mensuelle des chiffres de Pôle emploi. La fameuse courbe s’inversera finalement en 2016, mais timidement et avec trois ans de retard. Depuis le début de l’année, 100.000 chômeurs ont quitté les listes de Pôle emploi et l’Insee a vu le taux de chômage baisser de 0,4 point, à 9,7 % de la population active en métropole. Mais le marché du travail est loin d’être guéri, puisqu’il reste 3,48 millions de chômeurs sans aucune activité inscrits à Pôle emploi.

  • « Fiche S »

En 2016, pas une passe d’armes entre le gouvernement et l’opposition, sans que soient cités les « fichés S » (S pour sûreté de l’Etat), ces personnes visées par cette balise administrative utilisée par les services de renseignement pour les surveiller. Ce « balisage », qui n’est ni un indice ou une preuve de culpabilité, concerne un spectre plus large que celui de l’islamisme radical, et vise aussi les dérives sectaires ou le hooliganisme.

La gestion des 16.000 radicalisés - qui ne sont pas tous fichés « S » - est devenu un des enjeux politiques à l’approche de l’élection présidentielle de 2017 sur fond de forte menace djihadiste. Rétention administrative des fichés S, peine de sûreté pour les terroristes condamnés, délit de séjour sur théâtre d’opération ou communication des noms des fichés S aux maires, les candidats à la primaire de la droite ont multiplié les propositions. Le vainqueur François Fillon entend empêcher le retour des djihadistes partis combattre et leur retirer la nationalité française. Des mesures inefficaces voire anticonstitutionnelles, a rétorqué le gouvernement, qui s’est posé en garant de l’Etat de droit face à cette « surenchère inquiétante ».

  • «Jungle»

Parfois décrié, le terme «Jungle» a d'abord été employé par les réfugiés pour désigner l'étendue sauvage où ils vivaient à l'est de Calais: «Jangal» signifie «forêt» en persan et en pashto. Le mot a ensuite été popularisé par les associations et les médias. Né au printemps 2015, le «camp de la Lande» à Calais, l'appellation officielle de la «Jungle», a disparu en octobre 2016. Bloqués aux portes de l'Angleterre, des milliers de migrants ont vécu pendant 18 mois entassés dans le plus grand bidonville de France, une «ville dans la ville» avec ses écoles, ses épiceries, ses édifices religieux...

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Le 24 octobre, le démantèlement total commence: en trois jours presque tous les habitants de la «Jungle» sont évacués et éparpillés dans des centres d'accueil disséminés en France, puis le bidonville est rasé.

  • L214

A coup de vidéos choc d'égorgements ratés de bovins ou d'ovins, l'association L214 a réussi à imposer dans le débat public le sujet des conditions d'abattage des animaux d'élevage.

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Derrière ce nom, qui fait référence à l'article L214 du code rural qui a reconnu pour la première fois en 1976 que les animaux étaient doués de sensibilité, se trouve un couple: Brigitte Gothière et Sébastien Arsac. Militants végétariens, les deux fondateurs diffusent des vidéos filmées par des employés révulsés ou des membres infiltrés de l'association qui rêvent d'un monde sans viande.

Leur action, largement portée par les réseaux sociaux, a fini par émouvoir jusqu'aux hautes sphères du pouvoir. En février, le ministère de l'Agriculture a demandé une inspection de tous les abattoirs français tandis qu'une commission d'enquête parlementaire a auditionné toute la filière au printemps 2016. Un travail qui a abouti à une proposition de loi pour améliorer le traitement des animaux dans les abattoirs.

  • Nuit debout

Au soir d'une manifestation contre la loi travail, le 31 mars 2016, plusieurs centaines de personnes se rassemblent place de la République à Paris: c'est le début du mouvement Nuit debout. Chaque soir, des rassemblements vont se succéder au même endroit: concerts, débats, assemblées générales. Le mouvement perdure à Paris, où il est très suivi par les médias, et essaime en province, sans connaître d'engouement.

Le mouvement crée ses propres médias (Radio debout, TV debout, Gazette debout) et des personnalités émergent, comme l'économiste Frédéric Lordon, et François Ruffin, auteur du documentaire à succès «Merci patron!» sans toutefois que de véritables leaders s'affirment. A l'approche de l'été, le mouvement s'essoufle, Nuit debout quitte l'espace public mais reste actif sur le web.

  • Primaire

Le mot désignait jusque là une personne sans réflexion, un esprit borné. En politique, c'est désormais censé être un progrès. En 2016, la primaire s'est imposée comme un passage obligé pour la désignation des candidats à l'élection présidentielle. Signe de la faiblesse des partis, incapables de dégager des candidats naturels, ou symbole d'un renouveau démocratique, elle prolonge la campagne électorale et suscite le débat. Les Français apprécient et se sont mobilisés en masse pour celle de la droite fin novembre, en attendant celle de la gauche en janvier. Désormais bien installée dans le paysage politique, la primaire semble faite pour durer.

  • Telegram

Cette messagerie cryptée est devenue en 2016 l'un des moyens de communication préférés des djihadistes de l'organisation Etat islamique, qui la considérent comme plus discrète que Facebook ou Twitter. Cette application gratuite pour smartphone, qui promet «vitesse et sécurité» grâce au chiffrement des données, permet d'échanger messages, photos, et vidéos avec ses contacts, soit à deux, soit avec un groupe (jusqu'à 5.000 personnes). Les djihadistes l'utilisent pour porter des discours d'apologie du terrorisme, se marier religieusement ou appeler à commettre des attentats.

C'est via Telegram que le jihadiste français Rachid Kassim avait appelé avec véhémence en 2016 ses abonnés à passer à l'acte, en publiant notamment des listes de cibles et des modes opératoires à mettre en oeuvre. Parmi ses abonnés: Larossi Abballa, qui a assassiné un policier et sa femme à Magnanville (Yvelines) en juin, les meurtriers d'un prêtre en juillet dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean, et des membres du commando de femmes arrêtées en septembre. C'est en infiltrant le compte de Kassim que les policiers français ont pu procéder à une quinzaine d'arrestations de personnes, déjouant ainsi leurs projets d'attentat.