BENEVOLATQuand des associations mettent aux enchères du temps à donner

Des associations en quête de bénévoles mettent des missions aux enchères

BENEVOLATCe mercredi soir au Schoolab, les enchères ne se feront pas avec de l’argent mais du temps disponible à donner à des associations. L’idée est de Welp, une plateforme Web qui tente de mettre en relation associations et nouvelles générations de bénévoles…
Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

«Qui pour préparer des repas pour des SDF dans le quartier de Bastille avec l’association Chasea ? On donne trois heures de temps libre à ma gauche ! ça surenchérit à 4h à ma droite. Quelqu’un d’autre dans la salle ? Eh bien, adjugez vendu ! »

On anticipe un peu mais voilà à quoi devrait ressembler, ce mercredi à 20h au Schoolab (2e), les Enchères solidaires qu’organise Welp, une plateforme Internet lancée en mars 2015 et qui met en relation bénévoles et associations.

En marge de la Social Good Week

L’événement est lancé à l’occasion de la Social Good Week, une semaine dédiée à l’innovation citoyenne et au Web social et solidaire. Le constat de départ ? « Il n’y a pas moins de bénévoles qu’avant, mais les formes d’engagement changent et les outils du numérique permettent justement de s’investir dans une association différemment, observe Charlie Tronche, responsable communication de HelloAsso à l’origine de la Social Good Week.

Ces Enchères solidaires s’inscrivent dans cette logique. « La soirée aura tout d’une vraie vente aux enchères, avec la présence d’un commissaire-priseur dont c’est le métier et une retransmission sur le Web pour permettre aux internautes de renchérir au téléphone », explique Marie Treppoz. Mais il n’y aura pas d’objets à vendre, juste des missions de bénévolats pour lesquelles le public sera invité à enchérir, non pas avec de l’argent, mais avec du temps disponible à donner.

Une trentaine de missions à pourvoir

Welp prévoit de mettre aux enchères une trentaine de missions. La plateforme les choisira parmi les annonces déjà publiées sur Welp. En ce moment, il y a Le Carillon, qui cherche des bénévoles pour venir en aide aux sans-abri dans tout Paris, Colombbus, dans le 10e, qui a besoin d’animateurs pour encadrer des ateliers numériques, ou encore Essor, dans le 18e, en quête de personnes motivées pour donner des cours de français à des étrangers.

« Nous n’enregistrons pas que les demandes d’associations, précise Marie Treppoz. 70 % des annonces postées proviennent d’ailleurs de particuliers. » Ils sont alors en quête de cours d’anglais, de conseils pour monter leurs entreprises, de quelqu’un qui pourrait récolter les souvenirs d’une mamie ou tout simplement d’aide pour poser un miroir dans la salle de bains. Deux groupes de maisons de retraite parisiennes figurent aussi parmi les habitués de la plateforme. Elles recherchent en ce moment des bénévoles pour accompagner des résidents à l’église ou des danseurs pour des démonstrations de danses de salon.

Des plateformes Web qui portent leurs fruits

Depuis mai 2015, Marie Treppoz évalue à 10.000 le nombre d’annonces postées sur Welp sur toute la France. « Avec un taux de réponse intéressant puisque 40 % des annonces postées ont reçu une proposition d’aide », précise-t-elle.

Depuis mai 2015, Marie Treppoz évalue à 10.000 le nombre d’annonces postées sur Welp.
Depuis mai 2015, Marie Treppoz évalue à 10.000 le nombre d’annonces postées sur Welp. - Capture d'écran / Welp

Welp n’est pas la seule plateforme Web à mettre en relation associations et bénévoles. Au contraire, celles-ci se sont multipliées ces dernières années. Dominique Santamaria, directrice de l’association Essor, et Valérie Rebiscoul, responsable des bénévoles à l’association Le Carillon, citent également « Tous bénévoles » et « Paris je m’engage », lancée en mars 2015 par la ville de Paris, comme deux plateformes marchant aussi très bien. « C’est aujourd’hui le principal canal pour recruter des volontaires, lance Dominique Santamaria, dont l’association tourne en ce moment avec 60 bénévoles pour assurer la quarantaine de cours de français donnés chaque semaine.

Reste à fidéliser les bénévoles

Le seule hic : c’est que ces plateformes n’ont pas trouvé la parade pour fidéliser ces bénévoles. Pour Marie Treppoz, c’est un trait caractéristique des nouvelles générations de bénévoles : « Ils ne sont pas moins nombreux, mais ils ne veulent pas s’engager dans la durée ou faire toujours la même chose. »

Marie Treppoz, fondatrice de Welp, une plateforme web qui met en relation associations et bénévoles.
Marie Treppoz, fondatrice de Welp, une plateforme web qui met en relation associations et bénévoles. - F. Pouliquen / 20 Minutes

Welp, et les plateformes sœurs, permet au moins à ces bénévoles potentiels de mettre un premier pas dans l’association. « A l’association ensuite de faire en sorte qu’il reste », note Valérie Rebiscoul.