Paris: Les cadenas d’amour vendus aux enchères au profit des réfugiés
SOCIETE•65 tonnes de cadenas et de grilles ont été enlevées du Pont des Arts et de celui de l’Archevêché (5e). En janvier prochain, une partie de cet «amour» sera vendue aux enchères…Romain Lescurieux
De l’amour à revendre. 18 mois après la pose définitive de panneaux vitrés sur l’ensemble du Pont des Arts (5e) et la quasi fin de cette même opération sur le Pont voisin de l’Archevêché, le premier adjoint à la Mairie de Paris, Bruno Julliard, a annoncé ce mercredi devant quelques journalistes, l’avenir des fameux cadenas d’amour que les couples accrochaient sur ces ponts pour matérialiser leurs liens.
Soit, 65 tonnes de matériaux (45 sur le Pont des Arts et 20 pour l’Archevêché) estimées à près de 100.000 euros pour son laiton. Et actuellement entreposées dans des locaux de la ville.
Des bénéfices reversés au profit des réfugiés
Un appel à projets avait été lancé par la ville pour décider du sort de cet encombrant trésor et une idée a finalement été retenue par la mairie. « Nous allons organiser début 2017 au Crédit Municipal de Paris une vente aux enchères pour 10 tonnes de ces cadenas », affirme Bruno Julliard. Le public pourra alors acheter cinq cadenas, dix ou même des grappes entières à un « prix accessible ». « L’ensemble de ces bénéfices sera entièrement consacré à des actions de solidarité et de soutien aux réfugiés que nous accueillons sur le territoire parisien », ajoute-t-il, en n’excluant pas une seconde vente. Le reste sera vendu et fondu.
La Mairie de Paris qui avait commencé à retirer en juin 2015, ces milliers de cadenas d’amour accrochés au mobilier urbain, espère désormais restreindre cette pratique – dangereuse pour le public et dégradante pour le patrimoine - qui s’étend désormais à d’autres ponts. Notamment au Pont Neuf et sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor.
« Ces vitres sont une solution durable »
« Nous souhaitons un changement d’habitude. Nous voulons continuer d’accueillir les amoureux du monde entier à Paris mais si possible sans qu’ils posent des cadenas », explique Bruno Julliard. Deux fois par semaine, des services de la ville enlèvent donc les différents cadenas trouvés en ces lieux et des consignes sont données aux guides touristiques pour qu’ils sensibilisent le public aux risques d’une telle preuve d’amour. De plus, « ces panneaux vitrés sont une solution durable et concluante », selon le premier adjoint. Mais ont un certain coût. Les travaux sur ces deux ponts ont avoisiné en effet 1,2 million d’euros.