Paris: Vers la suppression des écrans publicitaires dans le métro?
TRANSPORTS•La RATP a lancé un appel à idées auprès des voyageurs afin de «favoriser l’émergence de nouveaux services». Pour le moment, les usagers souhaitent surtout le retrait des écrans vidéo publicitaires…
Romain Lescurieux
Haro sur la pub. Du 2 au 30 novembre 2016, et invite les usagers à y participer pour « imaginer les services de demain dans le métro ». Le but : « favoriser l’émergence de nouveaux services », . Mais à quelques jours de la fin du vote, au milieu de propositions sur le tarif du passe Navigo ou l’extension des horaires, l’idée la plus « likée » (6.000 fois) est celle d’un certain Philippe C. Soit : Enlever les écrans vidéos publicitaires.
« Ces écrans ont une consommation d’énergie importante et donc polluent notre planète. Alors que la France a accueilli la COP21, ces écrans sont en contradiction avec les discours environnementaux des pouvoirs publics », écrit-il. Un avis partagé par de nombreux autres usagers.
« Pris en otage »
« Ces écrans sont scandaleux d’un point de vue énergétique en plus d’être extrêmement désagréables. On a l’impression d’être pris en otage par ces images lorsqu’on effectue son trajet quotidien », note Florence sous la proposition. « Laissons la place à l’art ou à l’expression libre plutôt qu’à la pub », réagit de son côté Raphaël. de la « boîte » est d’ailleurs : un métro « garanti sans pub ». Autant de revendications soutenues par l’association
« Cela prouve qu’il y a une vraie demande des usagers qui sont contre ce matraquage publicitaire », réagit Thomas Bourgenot, membre de l’association. Depuis 2009, la RATP et sa régie publicitaire Média Transports, - – ont installé près de 600 écrans digitaux dans les couloirs du métro et dans les gares parisiennes. Un terrain où tout est permis pour la publicité.
« Notre cerveau fait que nous sommes obligés de les regarder »
Dans la rue, la publicité est régie par différents codes. Le code de l’environnement qui encadre la publicité à l’extérieur dans les villes, accompagné d’un . Mais la RATP, n’y est pas soumise. Et fait donc ce qu’elle veut dans ses couloirs. A l’image d’une publicité subliminale qui avait été montée par Nike dans une station de métro fantôme ou la multiplication de ces écrans.
« Notre cerveau fait que nous sommes obligés de les regarder, cela crée du stress et le stress incite à la consommation », affirme Thomas Bourgenot. De plus, « ces écrans sont possiblement équipés de caméra pour capter nos habitudes, sont énergivores et polluent », ajoute-t-il. Selon une étude de , un écran de vidéo émet en effet dix fois plus de CO2 qu’une affiche collée. Alors pour l’association RAP, il n’y a qu’une solution : la suppression de ces écrans. « Mais je ne suis pas certains que la RATP écoute ses usagers », déplore Thomas Bourgenot.
« Compliqué de le dire alors qu’il reste des jours de vote »
En janvier prochain, « les membres du jury » issus en partie de la RATP étudieront toutes les idées actuellement déposées pour établir une présélection via des critères de « faisabilité », de « responsabilité », de « créativité » et d'« universalité ».
Puis, à partir du 9 janvier, les Franciliens seront appelés à voter et départager les projets. Un mois plus tard, les votes seront terminés et les idées gagnantes « dévoilées » (entre trois et cinq) et « réalisées », assure la RATP. Quelle chance alors pour l’idée Philippe C ? « C’est compliqué de le dire et trop tôt pour s’exprimer alors qu’il reste des jours de vote », avance-t-on au sein du groupe RATP.