SECURITELa police prend des gants avec les motards sur leur port obligatoire

Paris: Avant la verbalisation, la police sensibilise les motards sur le port des gants obligatoire

SECURITEDepuis dimanche, la loi prévoit pour les contrevenants une amende de 68 euros, minorée à 45 euros en cas de paiement dans les 15 jours, et la perte d’un point du permis de conduire pour le pilote…
Romain Lescurieux

Romain Lescurieux

Coup de sifflet. Gildas, 50 ans, se range sur le bas-côté de la chaussée, descend de son scooter et se retrouve nez à nez avec un policier pour une opération de contrôle. « Bonjour Monsieur, est-ce que je peux voir vos gants, s’il vous plaît ? », questionne l’agent, posté ce lundi matin porte de Montreuil (20e arrondissement). Tout sourire, Gildas montre ses deux paires de gants : une de « cycliste » et une « contre le froid ». Mais se retrouve .

Depuis dimanche, . Les contrevenants risquent une amende de 68 euros, minorée à 45 euros en cas de paiement dans les 15 jours, et la perte d’un point du permis de conduire pour le pilote. Avant de verbaliser, la préfecture de police de Paris (PP) et la Sécurité routière ont effectué un travail de « prévention » et de « sensibilisation » sur le terrain.

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« Les gants protègent de la route avant de protéger du froid »

Les blessures aux mains sont très courantes lors d’un accident dans la mesure où le premier réflexe est de les mettre en avant en cas de projection au sol. « Nous expliquons donc à quel point les gants sont faits pour protéger de la route avant de protéger du froid. Quand on tombe à terre, la route sur la peau c’est la même chose qu’une râpe sur une orange », affirme . « Et beaucoup de motards pensent pouvoir s’en passer. C’est dramatique. Cette mesure vise donc à les protéger », ajoute-t-il.

Ce lundi matin, plus d’une cinquantaine de deux-roues ont été contrôlés. Si quelques personnes n’avaient pas de gants – dont un enfant de 8 ans avec son père – la plupart portaient un équipement jugé « non homologué ». Comme cette Parisienne arrêtée par la police, qui roule avec des gants « de ski ». « Mais en cas de chute, ça ne protège des lésions et du phénomène d’abrasion », détaille le commandant Legay, qui n’hésite pas à présenter aux motards le « bon » gant.

50 euros pour une paire de gants aux normes

Composé d’une patte de serrage, de cuir et de coques « pour éviter toute fracture au niveau des articulations et de la paume de la main », explique-t-il, cet équipement répondant . « Et cela permet de diminuer de 90 % les dégâts », note Emmanuel Barbe de la Sécurité routière. Car sur la route, le risque est bien présent pour les motards, rappelle-t-on à la préfecture de police

« Sur les routes de Paris et de la petite couronne, 45 % des victimes sont les utilisateurs de deux roues. Sur ce territoire, 30 personnes ont été tuées depuis le début de l’année 2016 », rappelle François Hardy, sous-directrice régionale chargée de la circulation et de la sécurité routière à la préfecture de police. « Nous sommes beaucoup plus fragiles en deux roues », martèle-t-elle. Pourtant, le message sur le port des gants n’est pas encore dans toutes les têtes. « Je n’étais pas du tout au courant », admet Gildas, en remettant son casque. Selon Emmanuel Barbe, « il faudra encore un peu de temps avant une réelle prise de conscience ».