Paris : Comment va fonctionner la privatisation du stationnement payant en surface?
POLITIQUE•A partir du 1er janvier 2018, les quelque 140.000 places de stationnement payant en surface à Paris vont être confiées à des gestionnaires privés...R.L.
Les quelque 140.000 places de stationnement payant en surface à Paris vont être confiées à des gestionnaires privés à partir du 1er janvier 2018, a annoncé ce dimanche la maire de Paris, Anne Hidalgo, . Pourquoi ? 20 Minutes fait le point sur cette mesure.
Quel est le but de privatiser le stationnement ?
Cette réforme, qui était à l’étude depuis plusieurs mois, doit permettre à la Ville de s’assurer d’un meilleur recouvrement des frais de stationnement. Selon Anne Hidalgo, 91 % des automobilistes « ne mettent pas d’argent dans le parcmètre »,, « l’équivalent du coût annuel de fonctionnement de toutes les crèches parisiennes », note l’édile.
Selon la ville, cette mesure va également permettre à Paris de récupérer dans le giron municipal quelque 1.600 ASP (Agents de sécurité de Paris) aujourd’hui chargés du contrôle de stationnement. Ils seront dès lors « affectés aux missions prioritaires : lutte contre les incivilités, contre la pollution, surveillance de bâtiments municipaux, contrôle de nos politiques de déplacements (couloirs bus, opérations « Paris Respire ») et stationnement gênant », précise Anne Hidalgo.
Qui va alors gérer la verbalisation ?
Le marché de ces places, qui fera l’objet d’un appel d’offres en 2017, sera « divisé en trois lots géographiques, qui représentent chacun environ 50.000 places de stationnement payant », a selon Anne Hidalgo, précisant qu’un « même gestionnaire ne pourra remporter plus de deux lots » pour « éviter toute situation de monopole ».
« La Ville conservera la maîtrise totale de sa politique du stationnement : c’est elle qui fixera les tarifs » et « qui percevra les recettes du stationnement », a-t-elle encore détaillé. Quant aux prestataires qui géreront les parcmètres, ils auront pour mission de « moderniser les pratiques de contrôle, qui existent déjà dans d’autres villes, en utilisant notamment des moyens numériques automatisés ».
Quelles sont les critiques ?
Dans une vidéo et via , Danielle Simonnet, conseillère de Paris et coordinatrice du Parti de Gauche, dénonce cette « privatisation des PV ». « Refusons la privatisation de ce qui doit rester une fonction régalienne qui ne devrait pas échapper à l’État (Préfecture de Police) pour être confiée à la collectivité », note-t-elle. « Et ce n’est pas à une entreprise privée qui cherchera à dégager du profit d’accomplir cette tâche ! Quelle garantie qu’elle ne soit pas sous la pression des maires, des demandes de passe-droits pour faire sauter les PV de certains ? », ajoute l’élue.
Yves Pozzo di Borgo, sénateur et conseiller de l’opposition de Paris (UDI), a lui, dénoncé une décision « stupide », « qui refléte l’impuissance de la ville et la politique de disparition de la voiture ».