Budget participatif: Et si on mettait des casiers dans les rues de Paris?
CONSIGNES•Ce projet a été retenu par la ville parmi les 37 qui seront soumis au vote des Parisiens à compter de ce vendredi. Sur le papier, l’idée est bonne. Reste la question de la sécurité…Fabrice Pouliquen
En voilà une bonne idée. Sur le papier en tout cas, le projet de Stéfanie Wojciech, déposé dans le cadre de la troisième campagne du a de quoi enlever une épine de pied à bon nombre de Parisiens.
son idée, consisterait à installer sur l’espace public parisien des casiers en libre-service. « On pourrait commencer par en installer dans cinq endroits stratégiques de la capitale », propose Stéfanie, docteur en biologie moléculaire quand elle ne réfléchit pas à des astuces pour améliorer Paris.
Un projet pensé d’abord pour les Parisiens
Pour Casierlib’, elle a plus pensé aux Parisiens qu’aux touristes de passages. « L’idée m’est venue en discutant avec un ami qui ne savait pas quoi faire de ses affaires quand il allait courir directement après le travail », raconte-t-elle. Mais Casierlib’ pourrait aussi très bien servir pour se délester de son casque, de ses courses et de toutes ces petites choses qui encombrent lorsqu’on se promène dans Paris.
Stéfanie Wojciech ne sait pas encore si son idée va plaire aux Parisiens. Quoi qu’il en soit, elle peut déjà se féliciter d’avoir vu Casierlib’être sélectionné par la ville de Paris parmi les 37 projets de la catégorie « Tout Paris » qui seront soumis au vote des habitants à compter de ce vendredi. Sur 3.200 projets déposés, c’est déjà une belle prouesse.
Un problème de sécurité ?
Mais il faudra plus que l’approbation des Parisiens pour que Casierlib' voit le jour. Ces casiers, prévus sur l’espace public, posent une question de sûreté, surtout dans le contexte actuel de menace terroriste. Autrement dit, il faudra l’aval de la préfecture de police de Paris. La mairie de Paris a tout de même choisi de retenir le projet et sondera la préfecture de police s’il arrive en tête des votes.
En attendant, la préfecture de police de Paris reste muette sur la question. Tout comme le ministère de l’Intérieur, interrogé également par 20 minutes. Stéfanie Wojciech sait bien qu’il s’agit là du talon d’Achille de son projet. Mais, elle ne désespère pas pour autant. « S’asseoir avec un sac dans un café est potentiellement tout aussi dangereux », fait-elle remarquer.
Des consignes à Paris, et pas que dans les gares
Surtout, des consignes existent bel et bien aujourd’hui à Paris. A commencer dans les principales gares. A Austerlitz, gare du Nord, gare de l’Est, Montparnasse ou gare de Lyon. « Ces consignes ont toutes été fermées suites aux , en 2001 dans le cadre du plan Vigipirate, explique-t-on à . Mais elles ont rouvert il y a quelques années, ce dont n’ont pas conscience toujours les voyageurs. » Pour coller aux exigences du , les consignes des gares parisiennes passent tous les bagages déposés au scanner, un dispositif identique à celui qu’on trouve dans les aéroports.
Des start-up aussi se sont lancées sur ce créneau. C’est le cas de , créée il y a trois ans et qui dispose aujourd’hui de quatre consignes dans le cœur de Paris. « Elles sont ouvertes de 8h à 22h, sept jours sur sept, indique Jean-François Foncin, le fondateur. Il est possible de laisser jusqu’à 35 kg de bagages et jusqu’à 14 jours. Le casier est réservable à l’avance sur Internet. »
Il y a aussi , lancée il y a un an et spécialisée dans les casiers pour casques de moto. « Nous sommes présents sur 40 sites dans Paris et sa petite couronne, détaille François Jaubert, le fondateur. Il s’agit le plus souvent de centres commerciaux ou de cinémas. »
Faire moins cher et moins loin
Pas de scanners chez Main Lib' ou Citylockers. Rien ne les y oblige. « Nos consignes ne se trouvent pas dans l’espace public, mais sur un domaine privé, explique Jean-François Foncin. Nous ne négligeons pas pour autant la sécurité, nous avons juste d’autres dispositifs. » Main Lib' n’a pas de casiers opaques par exemple et on ne peut y ranger qu’un casque.
Casierlib' pourrait trouver sa place dans l’offre existante. Stéfanie Wojciech en est persuadée. « On peut faire moins loin que les gares parisiennes et moins chères que certaines consignes à bagages [à partir de 10 euros la journée chez Citylockers] », assure-t-elle. Dans l’idéal, elle vise à terme cinq stations par arrondissement et des possibilités de s’abonner pour pas trop cher. « Pourquoi pas 50 euros l’année ? »