SERVICEMaintenant, on peut se faire réparer son vélo dans les rues de Paris

Paris: Ils arpentent les rues de la capitale pour réparer vos vélos en panne

SERVICELancé à Paris il y a moins d’un an, Cyclofix comptabilise 2.000 interventions, majoritairement auprès des coursiers à vélo…
Romain Lescurieux

Romain Lescurieux

Il contourne la place de la République, remonte la rue du Temple (3e arrondissement), freine, s’engouffre dans s’arrête, descend de son vélo et sonne. « Bonjour, c’est pour la réparation ». Hugo, 22 ans, est « cyclofixeur ». Depuis deux mois, il arpente les artères de la capitale pour réparer à domicile ou en pleine rue, les vélos des coursiers et autres âmes en peine en galère de dérailleur et de chambre à air. Ce mardi, il est chez un autre Hugo, qui teste, lui, , pour la première fois.

Aller chez un réparateur est « inadapté et absurde par rapport à ma profession »

« J’ai vu une intervention dans la rue et ça m’a interpellé. Puis des collègues m’en ont parlé. J’ai donc décidé de faire appel à cette entreprise pour réparer un de mes vélos », explique , âgé de 40 ans. Pour lui, ce service « semble pratique », car ça lui évite de laisser son vélo durant plus de 48 heures chez un réparateur. « Ce qui est inadapté et absurde par rapport à ma profession », affirme-t-il. Changement de la chaîne, du câble de frein, le réparateur s’active dans la cour de l’immeuble. Après trente minutes, le vélo est remis sur roues. Prix de l’intervention (pièces, main-d’œuvre et déplacement) : 43 euros. Le cyclofixeur repart, sa remorque à outils accrochée à la selle.

Ancien salarié d’une entreprise automobile, Hugo se félicite désormais de ce « retour aux sources » dans sa vie. « J’ai toujours bricolé des vélos. Donc c’est idéal. En plus, je fais du sport, je rencontre des gens. Je fais entre cinq et huit interventions par jour. Je suis même déjà allé à La Défense », assure cet auto-entrepreneur faisant partie de la jeune équipe de Cyclofix. Une entreprise montée il y a moins d’un an par trois passionnés de vélo, Xavier de Jevigney, Alexis Zerbib et Eric Flaesch.

« On se déplace là où le cycliste se trouve, là où il a besoin de nous »

« L’idée est venue en août 2015 à Bruxelles où j’ai vu beaucoup de cyclistes », lance Alexis, 28 ans. Startuper, le jeune homme cherchait à développer « un service utile ». Face au succès toujours croissant de la petite reine dans la capitale et à des coursiers à vélo de plus en plus nombreux, et attentif aux « questions de mobilité et d’optimisation du temps », décide alors de monter en septembre avec ses acolytes Cyclofix. Et en juin, ils clôturent une levée de fonds.

Leur idée : « Nous faisons de la réparation vélo à la demande. Le client donne l’adresse de la réparation, l’horaire et nous arrivons. Nous nous déplaçons à vélo là où le cycliste se trouve, là où il a besoin de nous : lieu de travail, chez lui, dans la rue. Puis, nous le réparons sur place. Donc zéro pénibilité pour le client ». Ce service qui existe aux Etats-Unis, notamment à Los Angeles, est pour le moment unique en France. Avec une équipe de six réparateurs – dont la moitié de salariés –, Cyclofix facture par exemple 14 euros le remplacement de chambre à air. Et ce, auprès de tous les cyclistes.

2.000 interventions depuis le début de l’activité

« Nous intervenons auprès des gens qui roulent quotidiennement et auprès de ceux qui se remettent au vélo avec la belle saison. Car c’est aussi notre objectif de leur permettre de se remettre à rouler facilement », détaille Xavier, 33 ans. « Nous sommes aussi en partenariat avec Deliveroo, Foodora, Nestor, etc. Nous les réparons très régulièrement. Plusieurs dizaines de coursiers par semaine », selon Xavier.

Après plusieurs mois d’activité et près de 2.000 interventions, les fondateurs ont de nombreuses idées de développement. D’ici quelque temps, Cyclofix aura son application smartphone pour un service qui se développera à la petite couronne parisienne. Puis à travers la France à Strasbourg, Bordeaux, Nantes et dans certaines capitales européennes d’ici 2017. Notamment à Berlin et Londres.