Paris: Comment Anne Hidalgo tente d’empêcher le retour des voitures sur la rive droite
POLITIQUE•Paris Plages se termine ce week-end, mais les voies sur les berges rive droite ne seront pas pour autant rendues aux automobilistes…Romain Lescurieux
La rive droite à jamais réservée aux piétons ? Malgré la reprise du trafic dans les rues de la capitale et par la Commission d’enquête publique sur la piétonnisation des berges de Seine entre les Tuileries et Bastille, la Mairie de Paris s’organise pour continuer d’empêcher le retour des voitures sur la fameuse voie Georges Pompidou. Et ce, en attendant le vote décisif de ce projet en conseil de Paris, le 26 septembre.
« Il n’y aura pas de retour des voitures »
Paris Plages qui en Ile-de-France devait s’arrêter le 21 août. Mais a finalement été prolongé jusqu’à ce dimanche. Dès le lendemain, le démontage des transats et parasols démarrera pour aboutir une semaine plus tard à l’exposition « » dédiée au sommet environnemental qui se tiendra à Marrakech l’année prochaine. Un événement qui se déroulera, lui, sur ces mêmes quais du 10 septembre au 15 octobre. Date à laquelle le projet sera définitivement validé ?
« En théorie et toute vraisemblance, il n’y aura pas de retour des voitures. Durant l’exposition, le vote en faveur du projet se tiendra avec une majorité soudée. Le préfet devra ensuite rendre un avis puis la Ville fera une déclaration de travaux qui vaut pour piétonnisation dès la première quinzaine d’octobre », indique-t-on à l’Hôtel de Ville.
, les berges seront alors définitivement et officiellement fermées aux véhicules. Les piétons pourront en profiter l’hiver comme au printemps, avec dès l’été le retour de différentes animations et stands de restauration. Mais pour certains, l’objectif et la stratégie de l’exécutif parisien ne passent pas.
« C’est une manière de faire de brigand »
« C’est une manière de faire de brigand », lâche . « Madame Hidalgo se fout de l’opinion publique et profite que les Parisiens reviennent petit à petit de vacances pour imposer cette mesure qui est uniquement politique. Alors que des gens ont besoin de leur voiture », ajoute-t-il.
Sur les différents impacts d’une telle piétonnisation, la commission d’enquête publique a jugé ne pas disposer d’éléments suffisants concernant l’évolution de la circulation. Mais elle craint des effets négatifs sur l’économie locale, ou estime encore que l’impact sur la qualité de l’air ne serait pas totalement démontré. Ce à quoi Anne Hidalgo, agacée, a répondu. « Ces motivations résonnent comme un déni complet de l’urgence climatique, pourtant actée à Paris par tous les Etats du monde il y a moins d’un an [] », a-t-elle précisé, déterminée à passer outre. Le délégué général de l’association 40 Millions d’automobilistes, ne compte pas non plus baisser les bras.
« Je vous invite à débattre. Ce n’est pas honteux. Cela s’appelle la démocratie »
« Nous gagnerons en mettant Anne Hidalgo devant ses responsabilités. Nous allons attaquer ce texte du point de vue des incidences économiques et sociales », assure-t-il. De son côté, le groupe , n’est pas en reste dans la critique et ses élus se disent « sidérés ».
Dans une lettre ouverte à Anne Hidalgo, Vincent Roger, , dénonce les « mépris et condescendance » de la réponse d’Anne Hidalgo. « Au lieu de sermonner, telle une institutrice devant une classe de CP, ceux qui ne partagent pas votre approche, je vous invite à débattre. Ce n’est pas honteux. Cela s’appelle la démocratie », dit-il. Il va y avoir du bruit sur les bancs de l'Hôtel de ville lors du prochain conseil de Paris.