FAITS DIVERSMontreuil: Des rumeurs de pédophilie mettent la ville sous tension

Montreuil: Des rumeurs de pédophilie mettent la ville sous tension

FAITS DIVERSLes parents d’un enfant de quatre ans ont porté plainte, le 22 juin, pour des faits d'agression sexuelle sur leur fils. L’affaire a été classée sans suite mais c’est autour de la Mairie de Montreuil d’attaquer désormais pour diffamation…
Romain Lescurieux

R.L.

Montreuil sous tension. « Mon enfant a été victime, il a été blessé, physiquement et mentalement », lance Tatiana, la mère de Cais, quatre ans, dans une vidéo déjà visionnée plus de 520.000 fois. Paniqués et persuadés d’avoir à faire face à des pédophiles, les parents du petit Cais, inscrit au centre aéré de l’école Jules Ferry, portent plainte contre X le 22 juin dernier pour des faits d’agression sexuelle, provoquant alors une panique dans la ville et la contre-attaque de la municipalité après le classement de l’affaire. Que s’est-il passé ? 20 Minutes fait le point sur ce dossier.

AFFAIRE DE PEDOPHILIE

AFFAIRE DE PEDOPHILIE.: LA MAMAN DE LA VICTIME SORT DU SILENCE ;HALTE A LA MANIPULATION DE LA VILLE DE MONTREUIL

Posted by UNITÉ DIGNITE COURAGE - UDC on Sunday, July 3, 2016

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Que disent les parents ?

Dans la vidéo, Tatiana, explique que malgré une « bonne digestion » et des « selles normales » son fils dort mal, souffre, hurle en allant aux toilettes et se plaint de douleurs aux fesses. Le 21 juin, La famille se rend alors à l’hôpital Robert-Debré où les médecins décèlent une fissure anale. La mère de Cais montre également des slips de l’enfant « avec des traces blanches suspectes », selon elle, rapporte Libération. Stéphane, le père de l’enfant raconte à BuzzFeed : « Il nous a dit qu’il avait été seul dans une pièce et que trois enfants avaient rentré un jouet dans ses fesses. Il a dit qu’il a eu plusieurs pénétrations en faisant le signe de 4 avec ses doigts et des claques sur les fesses. » Stéphane ajoute être « persuadé que des animateurs étaient aussi présents » et que l’école « chercherait à couvrir tout ça », note le site Internet. Les parents se rendent commissariat de Montreuil, puis à la brigade des mineurs où tout le monde est auditionné. La plainte contre X est déposée.

Que disent les médecins ?

Selon L’Express, le lendemain du diagnostic des médecins de l’hôpital Robert Debré, l’unité médico-légale de l’hôpital Jean-Verdier à Bondy examine à nouveau l’enfant et pratique plusieurs analyses pour vérifier notamment si Cais a attrapé une maladie sexuellement transmissible (MST). L’unité estime que la fissure anale pourrait avoir été causée par l’introduction d’un jouet ou par une constipation.

Quelles ont été les réactions ?

L’affaire se répand dans la ville et sur les réseaux sociaux. Un rassemblement s’organise lundi soir devant l’école. La famille est soutenue par plusieurs associations, dont le groupe M-UDC, un mouvement panafricain qui lutte notamment contre « la suprématie et l’infériorité raciale ». « Depuis le début, l’enfant a la même version, il parle de faits qui se sont passés avec, autour de lui, trois enfants et un adulte, un animateur », assure à L’Express Mwazulu Diyabanza, membre de « Unité dignité courage ». Selon l’hebdomadaire, l’association parle même d’une « affaire de pédophilie » et espère « nettoyer la ville de Montreuil de ces terroristes sexuels ». Les parents s’inquiètent.

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Comment l’enquête a évolué ?

Comme ses parents, Cais a longuement été entendu. Une audition a été réalisée par la brigade spécialisée des mineurs qui a « l’habitude d’interroger les enfants » en les mettant « en confiance », explique à L’Express une source proche de l’enquête. D’après les informations de l’hebdomadaire, « des prénoms ont été cités par le petit garçon. Ils ont tous été vérifiés. Il ne s’agit en fait d’aucun adulte mais d’enfants, dont l’une de ses copines âgée de 4 ans », précise la même source. Aucun suspect n’a été placé en garde à vue, ni poursuivi, l’affaire est classée sans suite. La Procureure de la République écrit que les faits reprochés ne sont pas avérés : « L’enquête diligentée à ma demande par la brigade des mineurs de la Sûreté territoriale n’établissant aucune infraction pénale caractérisée à l’encontre de quiconque, fait l’objet d’un classement sans suite. »

Quelle a été la réaction de la mairie et de l’école dans cette affaire ?

Longtemps silencieuse face à la pression, la mairie a décidé de porter plainte pour diffamation, la directrice d’école pour menaces. Des parents d’élèves ont également intenté une action en justice contre le M-UDC, « car les vidéos qu’ils ont tournées devant l’école montrent des familles et leurs enfants, sans leurs autorisations », rapporte Libération.