C’est sur la Place de la Bastille, dans le 11ème arrondissement de Paris, qu’ils ont choisi de témoigner leur colère. Ce dimanche, les artistes-enseignants des conservatoires et des centres d’animations de la capitale étaient environ 80 selon Le Parisien à s’être rassemblés pour dénoncer la réforme de l’enseignement musical municipal, préparée depuis deux ans par la Mairie de Paris.

La suppression des cours individuels pour « des risques de dérapage »

Le déclencheur de la manifestation ? La révélation d’extraits d’un rapport de l’Inspection générale de la Ville, qui préconise la suppression des cours individuels en raison de « risques de dérapages », voire d’« abus sexuels », et qui pointe également les stages d’été proposés par les professeurs de conservatoires.

Face à de tels arguments, deux pétitions ont été lancées à l’initiative des professeurs de musique, totalisant déjà quelques 3.800 signatures, pour réclamer des « excuses publiques » aux auteurs du rapport de l’Inspection générale, mais aussi de la part de la ministre de la Culture.

Quel avenir pour les centres d’animations ?

A quelques jours de la fête de la musique, l’autre enjeu de cette manifestation était également l’avenir des centres d’animations, plus menacés que les conservatoires par cette réforme, notamment en raison du ciblage des cours individuels. Une mesure pourtant démentie par la Ville de Paris en ce qui concerne les conservatoires, mais déjà bien entamée du côté des centres d’animations, selon les manifestants. « Non seulement on nous annonce la suppression des cours individuels, mais on remplace aussi les cours collectifs à 3 élèves par des cours à 5 ! Faire une leçon de piano à 5 élèves en même temps, en une heure, c’est impossible et c’est de l’escroquerie vis-à-vis des élèves », s’est indignée Geneviève, professeure de piano au centre du Point-du-Jour (15ème), à l’un de nos confrères du Parisien.

Pour Roger, également pianiste au centre Ravel (12ème), « Les élèves vont tout bonnement partir, pourquoi payer des cours qui n’ont plus ni pédagogie ni suivi personnalisé ? A Paris, ville des lumières, ça fait mal au cœur », a-t-il également déclaré au Parisien.

Les enseignants de musique viennent d’adresser deux lettres, l’une à la maire de Paris, Anne Hidalgo et à l’adjointe à la jeunesse, Pauline Véron, l’autre aux Conseillers de Paris. Objectif : « la défense des cours individuels de musique » et la défense « de l’apprentissage d’un instrument, avec des professeurs de qualité ».