Trafic d'ivoire: Plus de 350 kg de défenses d'éléphants saisis en France en moins d'une semaine
DOUANES•Une première prise a eu lieu en région parisienne, le 25 mai, et la seconde à l’aéroport de Roissy, le 1er juin…20 Minutes avec agences
Il s’agit de la plus importance prise depuis dix ans. En moins d’une semaine, les douanes françaises ont saisi plus de 350 kg de défenses d’éléphants, a annoncé mercredi la direction des douanes lors d’un point-presse à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).
L’affaire avait commencé en septembre 2015. Lors d’un contrôle routier à Poitiers (Vienne), des douaniers avaient découvert quatre défenses brutes d’éléphants d’Afrique dans une voiture.
212 kg dans une entreprise de la région parisienne
L’enquête qui a suivi a permis de remonter à la tête d’un réseau, un chef d’entreprise installé en région parisienne. Le 25 mai dernier, dans son commerce, les enquêteurs ont découvert 212 kg de défenses dissimulées sous des palettes en bois. L’homme a été écroué dans l’attente de son procès.
« Il s’agit d’une personne franco-vietnamienne qui avait sa propre entreprise, un commerce de biens d’hygiène et de parfumerie, et qui avait une activité annexe de vente d’antiquités. C’est par ce biais qu’il organisait le trafic de l’ivoire », a expliqué Brice Gutermann, chef de l’unité des douanes de Nantes (Loire-Atlantique), qui a mené l’enquête.
142 kg à l’aéroport de Roissy dissimulés dans six bagages
Quelques jours plus tard, le 1er juin, les douaniers de l’aéroport de Roissy ont intercepté un homme en provenance d’Angola. Il se rendait au Vietnam et transportait 26 défenses d’éléphant, soit 142 kg, dissimulés dans six bagages de soute.
« Les trafiquants avaient mis l’ivoire dans les valises et coulé de la mousse autour des défenses pour les protéger pendant le voyage », a déclaré Gilles Beltran, l’un des responsables des douanes à Roissy. Selon lui, « tout cela demande une certaine logistique, c’est donc une organisation criminelle bien structurée ».
35.000 éléphants tués chaque année pour leur ivoire
Le passager, jugé en comparution immédiate à Bobigny, a été condamné à 18 mois de prison ferme et 140.000 euros d’amende. Mais « l’enquête se poursuit pour essayer de démanteler le réseau dont il faisait partie », a affirmé Hélène Crocquevieille, directrice générale des douanes.
« Nous avons affaire à des réseaux organisés qui font disparaître progressivement les éléphants d’Afrique », a regretté la directrice. En effet, on estime que plus de 35.000 éléphants sont tués chaque année pour leur ivoire. Ce commerce illégal est la troisième forme de trafic la plus rentable après les trafics de stupéfiants et d’armes.