Condamnée à deux mois ferme, elle nie avoir agressé la victime pour une jupe trop courte
JUSTICE•La victime de 16 ans attendait le tramway, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), au moment où un groupe d’adolescents s’est arrêté à sa hauteur. Sa jupe très courte serait la raison de cette agression...Clémence Apetogbor
Ce mardi, l’affaire dite « de la jupe » était jugée devant le tribunal correctionnel de Nanterre. Le mois dernier, à Gennevilliers, en Hauts-de-Seine, une jeune fille en avait agressé une autre visiblement parce que cette dernière portait une jupe.
La jeune femme qui avait violemment agressé la mineure il y a un mois a été condamnée pour « violence dans un moyen de transport collectif de voyageurs suivie d’incapacité n’excédant pas 8 jours », à six mois d’emprisonnement, dont quatre avec sursis, et mise à l’épreuve pendant deux ans. Lors de l’audience, il n’a pas été possible de démêler si ce détail vestimentaire a réellement été le déclencheur de la rixe.
Ilham, 19 ans, devra ainsi justifier d’une formation, suivre des soins psychologiques, a interdiction de rencontrer la victime et devra indemniser cette dernière.
La jupe, réel motif de l’agression ?
Le 18 avril, la victime de 16 ans attendait le tramway au moment où un groupe d’adolescents s’est arrêté à sa hauteur. Trois jeunes filles sont arrivées par la suite et s’en sont prises à l’adolescente sur le quai. Selon les dires de la victime, sa jupe très courte serait la raison de cette agression.
Une fois montée à bord du tramway, la leader du trio de jeunes filles a tiré la victime par les cheveux pour la faire descendre à une autre station. Les coups et les insultes pleuvent. La victime finit par s’effondrer à la suite d’un coup de genou particulièrement violent, donné par la meneuse, imposante jeune femme de 19 ans. La victime perd connaissance et s’effondre, plongeant dans un coma de plusieurs heures.
L’agression, qui avait été filmée, a fait le tour de la Toile. Sur RTL, la meneuse a démenti avoir frappé l’adolescente parce qu’elle portait une jupe.
« La décision rendue me paraît sévère compte tenu du fait que ma cliente n’était pas connue des services de police ni de la justice et que la victime n’a eu par chance que trois jours d’ITT. Nous réfléchirons avec ma cliente à faire appel », a réagi Me Hosni Maati à l’issue de l’audience. Déplorant « la médiatisation de l’affaire », l’avocat a estimé que le tribunal avait « voulu faire un exemple ».