La cathédrale d'Evry (Essonne), inaugurée en 1997 par le pape Jean Paul II, portait en son ventre six étages réservés pour un centre culturel. Mais il aura fallu attendre dix ans, et toute la passion du vicaire général Alain Bobière pour que naisse ce musée, juridiquement et physiquement distinct de l'église. Baptisé « Paul-Delouvrier » en hommage au père des villes nouvelles, ce lieu unique en son genre ouvre ses portes ce dimanche.

« Le musée a une dimension chrétienne, mais est dédié à l'art, qui est une parole dépourvue de haine », explique Mgr Bobière. Organisé en trois départements, il accueille quelques toiles et sculptures contemporaines, données dans les années 1980 par des artistes que le diocèse est allé démarcher, des objets liturgiques et un espace d'expositions temporaires, où l'on découvrira des artistes de l'océan Indien et d'Afrique. Parmi les raretés de ce musée, une riche collection d'art sacré éthiopien, et d'insolites « boîtes à rêves », sortes de crèches, léguées par Madeleine Schlumberger. « Quasiment tout est issu de la générosité des artistes et de familles », poursuit le vicaire, heureux de faire redécouvrir à l'occasion la cathédrale. Car l'imposant édifice bâti par le Suisse Mario Botta est « le seul exemple au XXe siècle où l'on ait renoué avec la tradition des grandes cathédrales ». Ce cylindre tronqué recouvert d'une couronne d'arbres est aussi le seul monument d'Evry. Quelque 50 000 touristes s'y rendraient chaque année. Le musée sera une raison supplémentaire de faire le pèlerinage à Evry.