VIDEO. Manifestation contre la loi travail: De nouvelles vidéos de violences policières au lycée Bergson
SOCIAL•La Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) du lycée Bergson dans le 19e arrondissement a diffusé de nouvelles images de violences policières…Romain Lescurieux et Vincent Vantighem
La polémique enfle. Moins d’une semaine après la diffusion d'une vidéo virale montrant un élève du lycée Bergson (19e), recevant d'un policier un violent coup, de nouvelles séquences faisant état de débordements policiers le même jour, aux abords de l’établissement, ont été relayées.
Le but : « Montrer que ce coup n’est pas un fait isolé », réagit auprès de 20 Minutes, Edwige Millery, parent d’élève et membre la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) du lycée Bergson à l’origine de ces diffusions d’images tournées par les élèves en marge de la manifestation contre la loi travail. Selon RTL, deux familles vont porter plainte.
« Le coup de poing violent et choquant n’est pas le seul fait de brutalité »
« Nous avons recueilli de nombreux témoignages d’élèves sur la situation ce jour-là et nous avons donc cherché d’autres vidéos. Nous les avons trouvées et nous avons décidé de les publier pour montrer que le coup de poing violent et choquant n’est pas le seul fait de brutalité », détaille-t-elle. Dans une des deux séquences, on y voit un policier en civil, cagoulé et sans brassard, suivre les élèves - qui se dispersent - pour asséner des coups de matraque notamment à la tête d’un élève. Désormais, entre peur et énervement, des parents veulent comprendre.
Voir la vidéo originale par ici
« C’est un déferlement de violence. Les élèves n’ont rien dans les mains. Ils rigolent, ils obéissent. Et ils sont molestés gravement. On est très en colère », déclare de son côté Gwenaël Cau, autre parent d’élève et élue à la FCPE. « Cette manifestation a été réprimée brutalement. Aujourd’hui, nous aimerions comprendre pourquoi un tel déferlement de violence, de répression et de brutalité alors que l’assemblée est plutôt pacifique. Nous espérons que l’enquête de l’IGPN fasse la lumière », affirme Edwige Millery.
« L’enquête est toujours en cours »
« Choqué », Michel Cadot, le préfet de police de Paris a en effet saisi dans la foulée l’inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices. Le parquet de Paris a aussi ouvert une enquête judiciaire, pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique. Le fonctionnaire de police a été auditionné vendredi après-midi. Mais pour le moment, impossible d’en savoir plus.
a« L’enquête est toujours en cours. Plus précisément, deux enquêtes pour deux séries de faits », explique à 20 Minutes, une source judiciaire, précisant qu’à l’heure actuelle, deux vidéos sont connues des enquêteurs, sans dévoiler la nature de la seconde. En attendant les parents, eux, prennent les devants en vue de la prochaine mobilisation de ce jeudi.
« On a peur que ça dégénère »
« Nous aimerions être confiants mais nous sommes inquiets quant à la sécurité de nos enfants car nous avons peur que ça dégénère », dit Edwige Millery. D’autant que le lendemain de la manifestation, un cortège de lycéens, s’était dirigé vers le commissariat central du 10e arrondissement, puis vers celui du 19e. Là, au son de slogan anti-police, plusieurs dizaines de jeunes avaient renversé des poubelles, des barrières et jeté des projectiles contre les façades du bâtiment.
Alors, face à un nouvel appel à la manifestation contre la loi travail, des parents, des enseignants, des membres de la FCPE seront donc présents devant l’établissement Bergson. « Pour faire en sorte qu’il ne se reproduise pas les mêmes faits de violence », selon Edwige Millery, mais aussi « prévenir les débordements de part et d’autre ».