Paris: Boire un café en attendant la réparation de son vélo, la tendance débarque dans la capitale
COMMERCES•Deux café-vélo ont ouvert il y a quelques semaines à Paris…Romain Lescurieux
Elle passe le pas de la porte, un vélo dans les mains. « Mes freins font beaucoup de bruit et j’ai perdu un garde-boue », explique Dominique à Romain, le mécanicien de l’atelier.
Depuis près de 30 ans, cette femme de 58 ans, fait du vélo tous les jours. Mais depuis un mois, un endroit « très pratique » a ouvert à mi-chemin entre son lieu de travail et son domicile : Jour de vélo, situé rue de Cîteaux dans le 12e arrondissement. Un café-vélo qui propose des services de réparation et de restauration dans une ambiance conviviale.
Selles et tasses de café
Venu d’outre-manche, le concept de « café vélo » a débarqué à Lyon l’an dernier. Puis, s’est développé à Grenoble, Nantes ou encore à Lille et depuis seulement quelques semaines à Paris. « C’est un projet que j’ai depuis dix ans », explique Olivier, 48 ans, le fondateur. « Je faisais régulièrement du vélo et je me suis rendu compte que les boutiques spécialisées n’étaient pas très ouvertes et accueillantes. Un jour, j’ai donc décidé de me lancer », détaille cet ancien salarié des télécoms qui a mis sur la table « un montant significatif » pour faire vivre son projet.
Ouvert depuis début février, Jour de vélo propose donc en plus de quelques bagels et tasses de café, des vélos neufs, des accessoires (casques, selles, etc.) et des réparations de vélo pour un prix fixé huit euros les 30 minutes. Crevaisons, changement de pédalier, de rayons, tout y passe. « Et nous ne réparons pas seulement ceux qui ont été achetés chez nous », précise-t-il. Un endroit d’échange, donc, autour de cet art de vivre urbain. Même ambiance à quelques stations de métro, rue du Château-d’Eau, dans le 10e.
Point d’étape pour les coursiers
Chris est accoudé sur le zinc. Jacob, à genoux, triture une roue. « Nous nous sommes rencontrés dans un magasin de vêtements. Passionnés de vélo et de café, nous avons décidé d’ouvrir un petit atelier de réparation. Ça marchait bien car les gens ont de plus en plus envie d’avoir leur vélo. Et d’en prendre soin. Alors, nous avons décidé d’ouvrir La Chouette », affirme le premier, un Australien de 28 ans. « C’est un magasin de vélo ouvert à tout le monde et où on peut prendre le temps d’échanger sur la pratique », enchérit le second, un Anglais. En proposant la réparation à neuf euros les 15 minutes, ils espèrent devenir incontournables à Paris.
De plus en plus nombreux à arpenter les rues de la capitale, certainscoursiers à vélo ont même commencé à faire de ces endroits des points d’étape entre deux livraisons. « Ils viennent pour faire une petite pause et ou une réparation, car ils n’ont pas tous les compétences mécaniques. On est un peu leur atelier, se réjouit Jacob. C’est un public que l’on vise. D’autant que leur nombre va continuer d’augmenter. On vend même un kit spécial coursier avec des accessoires utiles, comme un support pour le smartphone ».