VIDEO. Attentats de novembre: Le Petit Cambodge rouvre dans la discrétion et l'émotion
SOCIETE•Le restaurant a rouvert à 18h30 avant un discours de la cogérante. Quinze personnes sont mortes pendant les attaques du 13 novembre…Fabrice Pouliquen
Il y a eu une levée de rideau à 18h30, puis dans la foulée un discours de quelques minutes de Kirika Gallois, la cogérante des lieux. C’est tout. Pas question d’en faire plus. L’équipe du Petit Cambodge avait prévenu :la réouverture de leur établissement, où 15 personnes ont trouvé la mort sous les balles des terroristes, le 13 novembre dernier, ne devait pas être un événement.
« La vie reprend »
« Le Carillon, juste en face et lui aussi touché, a déjà rouvert ses portes le 13 janvier dernier. Cela faisait très plaisir de voir les gens y revenir prendre leur café, a raconté Kirika Gallois, très émue. La vie reprend. » Et au Petit Cambodge, les habitudes n’ont pas tardé à revenir. A 19h, la première cliente s’attablait. A 19h30, le restaurant de la rue Bichat était plein. Au service et dans les cuisines ? Les 17 personnes qui travaillaient déjà là avant les attentats. « Tout le monde est là, tout le monde a souhaité revenir. Je suis très émue de le dire », précise Kirika Gallois.
« Demain, j’irai manger »
Est-ce que les choses vont pouvoir un jour revenir comme avant au Petit Cambodge ? « Je pense que oui », répond Kirika Gallois. « Laissez-leur un peu de temps, répond AMK, serveur au Carillon. C’était un peu particulier forcément les premiers jours, mais l’ambiance est très rapidement revenue au Carillon. » « C’est une superbe nouvelle, glisse en tout cas Françoise, accoudée au bar et qui ne quitte pas des yeux Le Petit Cambodge juste en face. Il faut que le quartier vive… comme avant. Je n’irai pas au Petit Cambodge ce soir, c’est trop people. Mais demain, oui, j’irai parler à Simon, le patron, et Alexandre, un des serveurs. Et très vite, je reviendrai manger. »
Contrairement au Carillon, qui a gardé inchangé sa décoration, Le Petit Cambodge a été refait à neuf pendant les quatre mois de fermeture. Il sent la peinture fraîche et n’a pas d’enseigne extérieure. Le Petit Cambodge s’affiche désormais à l’intérieur de l’établissement en lettres multicolores sur fond rouge.
« Toujours dans nos cœurs »
Bien sûr, au Petit Cambodge, on n’oublie pas pour autant le 13 novembre. « Nos premières pensées sont pour les victimes et les familles des victimes », a d’ailleurs commencé Kirika Gallois. Ils resteront toujours dans nos cœurs. » Ils auront aussi toujours leur place sur l’un des murs de l’établissement. Une mosaïque de quinze étoiles blanches, comme le nombre de personnes décédées au Petit Cambodge ce soir-là, leur rend hommage.