TRANSPORTSGrève du RER A: Quelle est la procédure en cas de colis suspect?

Grève du RER A: Quelle est la procédure en cas de colis suspect?

TRANSPORTSLes conducteurs du RER A sont massivement en grève jeudi pour dénoncer la négligence de leur hiérarchie lors de la découverte d'objets suspects...
Environ 1,2 million de voyageurs empruntent chaque jour la ligne A du RER, la plus fréquentée d'Europe
Environ 1,2 million de voyageurs empruntent chaque jour la ligne A du RER, la plus fréquentée d'Europe - STEPHANE DE SAKUTIN AFP
Romain Lescurieux

R.L.

Le trafic était « fortement perturbé » jeudi sur la ligne A du RER, la plus fréquentée d’Europe, par une grève à l’appel de quatre syndicats qui dénoncent des manquements à la sécurité lors de la découverte de colis suspects, alors même que le pays est soumis à l’état d’urgence. Mais quelle est la procédure ? Et contre quoi s’opposent les syndicats ?

Le trafic « fortement perturbé », un train sur deux aux heures de pointe

Quelle est la procédure en cas de colis suspect ?

Lorsqu’un voyageur signale la présence d’un objet abandonné sur un quai ou en gare à un agent de station, le chef d’incident vient faire un état des lieux et peut déclarer l’objet « suspect ». Et déclenche alors une procédure. Selon une infographie de la RATP, la police arrive sur les lieux et confirme le caractère suspect de l’objet. Elle contacte alors le laboratoire central de Police et demande l’intervention de l’officier de police judiciaire.

De son côté, le Poste de commande centralisé - en charge de la station – arrête à la demande de la police la desserte de la station, assure la RATP. L’officier de police judiciaire appelle ensuite le laboratoire central de police afin de procéder au déminage. Les démineurs interviennent. Durée totale de l’opération à partir du signalement d’un voyageur : moins d’une heure, selon la RATP.

Contre quoi les syndicats protestent ?

Les organisations syndicales protestent contre des « consignes managériales inadaptées et dangereuses lors du traitement des objets abandonnés ». Selon le Parisien, plusieurs conducteurs se sont en effet plaints ces derniers jours de « pressions de la direction » pour « faire rouler quand même » alors que des colis abandonnés avaient été signalés. « Certaines valises laissées sur les quais sont ouvertes sans prévenir la police », note la CGT. « On ne fait pas grève pour embêter les usagers. Mais pour garantir leur sécurité… », assurent au quotidien des conducteurs.

« Normalement, en attendant la police, il faut interdire l'approche de la zone où a été découvert l'objet suspect et empêcher toute manipulation » mais « on a plusieurs exemples où des responsables de ligne prennent la valise et repartent avec, ou bien l'ouvrent », affirme Laurent Gallois (Unsa).

Que répond la RATP ?

La RATP assure de son côté que lorsqu’un colis suspect est signalé à un membre du personnel, il « prévient la permanence générale qui demande l’intervention des services de police ». Et « quand il y a un colis déclaré suspect par la police, c’est elle qui décide du dimensionnement des mesures à mettre en place », affirme un porte-parole de la Régie au Parisien. Mais selon le quotidien, cette procédure n’est pas confirmée pas la préfecture de police de Paris, qui redirige vers la RATP. « On établit un périmètre de sécurité, puis on expose la situation à la direction de la RATP, qui décide ensuite des mesures de sécurité, notamment l’arrêt ou non des trains ».

Selon le groupe, les signalements de colis « déclarés suspects » sont en hausse depuis le début de l’année et ont été multipliés par quatre depuis les attentats du 13 novembre.