Tramway rive droite: «On peut imaginer une ligne reliant le pont de Saint-Cloud à Maisons-Alfort»
URBANISME•Anne hidalgo a dévoilé dans le «JDD» un plan de piétonisation des berges de seine rive droite, avec la volonté d’y installer un tramway « nouvelle génération »...Romain Lescurieux
«Il sera en service avant 2020 », assure-t-elle. Dans une interview accordée au JDD, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé différentes mesures de piétonnisation des quais de Seine rive droite – dont la voie Georges-Pompidou - et concrétise l’idée de campagne de Christophe Najdovski, adjoint aux transports (EELV) de créer « le tramway de la Seine », d’ici cinq ans.
« Ce transport propre permettra une traversée de Paris d’ouest en est, soit par les quais hauts, soit par la rue de Rivoli. Le projet est à l’étude avec les services de la Ville, et nous en discuterons avec le STIF, la RATP, la préfecture de police. Je souhaite un tramway nouvelle génération, sans rail ni caténaire, en site protégé. Ce qui ne nécessitera pas de gros travaux d’infrastructures, limitera les coûts et permettra d’aller très vite », note l’édile ce dimanche. « Tramway sans rail », « traversée de Paris d’ouest en est »… De quoi parle-t-on exactement ?
« On peut imaginer une ligne 18km reliant le Pont de Saint-Cloud à Maisons-Alfort »
Proposition phare du programme de Christophe Najdovski et « désormais commune avec Anne Hidalgo », indique-t-il à 20 Minutes, ce projet s’inscrit dans « la logique du Grand Paris ». « L’idée est de développer un moyen de transport propre et métropolitain qui ne s’arrête pas au Paris intra-muros. On peut imaginer reprendre ma proposition d’une ligne de 15-18 km reliant le Pont de Saint-Cloud à Maisons-Alfort qui se connectera à la ligne 15 du futur métro Grand Paris Express, [prévu en 2020] », commente-t-il. Si des études sont en cours entre la ville et la Préfecture « il faudra encore discuter avec la région et les communes pour déterminer le trajet », précise-t-il. La technologie de ce tramway « sans rail » reste aussi à définir.
« Nous souhaitons un système hybride entre le bus et le tram avec une capacité de transport de 200 personnes. Un système non polluant, électrique ou pouvant par exemple se recharger à chaque arrêt grâce à des batteries », détaille-t-il, en excluant toute discussion avec Vincent Bolloré et son BlueTram mais évoquant davantage l’exemple du Mettis à Metz. « Nous voulons la qualité de service que le tramway : silencieux, efficace, accessible et rapide, mais avec des pneus pour que ça coûte moins cher », explique l’adjoint. Car ce projet s’avère conséquent financièrement.
Coût de l’opération : « Au minimum entre 50 et 100 millions d’euros »
Le projet de piétonnisation des berges rive droite « peut paraître radical, mais c’est une question de santé publique » note Anne Hidalgo, qui « assume complètement l’objectif de dissuasion » de la circulation automobile. Selon elle, ce projet est évalué « au grand maximum à 8 millions d’euros ». Mais cette addition ne comprend pas l’installation du tramway.
« Ça dépend du tronçon et de la technologie mais l’installation d’un tramway sur la rive droite coûterait au minimum entre 50 et 100 millions d’euros », souffle Christophe Najdovski. Pour l’opposition, la question de santé publique est « un mensonge », le problème de la circulation « n’est pas traité mais déplacé », indique à 20 Minutes, un membre de l’entourage de Nathalie Kosciusko-Morizet, présidente du groupe Les Républicains au Conseil de Paris.
« Un tramway sans rail, ni caténaire, ce n’est rien d’autre qu’un bus. Cela prouve une précipitation de la part de l’exécutif » affirme cette même source. « En renonçant définitivement à l’étude d’alternatives, Anne Hidalgo s’enferre dans une démarche autoritaire. En choisissant la précipitation, Anne Hidalgo organise le report intégral de la circulation sur les quais haut et leur asphyxie », mentionne un communiqué du groupe.