Emmanuelle Cosse veut lancer le «chèque bio francilien» pour lutter contre la malbouffe
INTERVIEW•Comme un ticket restaurant, ce chèque en partie financé par la région, d'une valeur de 15 euros, permettra d'acheter des paniers bios, annonce la candidate d’EELV en Ile-de-France aux élections régionales...Propos recueillis par Romain Lescurieux
A l’occasion de la semaine du goût - placé sous le signe du gaspillage alimentaire - qui se déroule du 12 au 18 octobre, Emmanuelle Cosse, la candidate écologiste aux élections régionales en Ile-de-France, donne en exclusivité pour 20 Minutes, ses ambitions en matière d’alimentation.
En pleine semaine du goût, sur quel axe allez-vous vous positionner sur la question de l’alimentation lors de ces élections régionales ?
Ma campagne est axée sur la qualité de vie des Franciliens de manière générale. Dans cette problématique, l’alimentation est une priorité, car nous mangeons mal en Ile-de-France. La malbouffe a un impact majeur sur la santé et la qualité de vie en particulier des plus défavorisés. Je veux rendre le bio et la qualité accessible à tous en augmentant l’offre locale.
Concrètement, par quoi cela peut se traduire ?
Aujourd’hui, moins de 2 % de la surface agricole de l’Ile-de-France est dédiée au bio. Et la région importe 91 % de ses produits alimentaires. On marche sur la tête. Nous lancerons un plan de sortie des engrais azotés et pesticides, avec l’objectif de désintoxiquer notre agriculture de la chimie.
Nous accompagnerons financièrement et professionnellement les agriculteurs dans cette conversion et nous les aiderons à acquérir des terres dans cette optique. Nous lancerons enfin le chèque bio francilien pour que ces produits locaux soient accessibles à tous. Comme un ticket restaurant, ce chèque en partie financé par la région aurait une valeur de 15 euros et en coûterait seulement 5 au bénéficiaire.
Il faut aussi multiplier les points de vente, coopératives, supermarchés bio, Amaps… et faciliter leur accès sur tout le territoire, par exemple dans les grandes gares. Enfin, à l’horizon 2021, nous visons le 100 % bio, local et de saison dans les cantines scolaires et collectives et boosterons le label « Saveurs d’Île-de-France ». Il faut sortir le bio de sa niche bobo.
De plus en plus d’initiatives se montent pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Ségolène Royal a, cet été, déclaré vouloir mettre la pression sur les grandes surfaces. Selon vous, est-ce suffisant ?
Nous visons un objectif zéro gaspillage. Pour cela, Il faut coordonner davantage les collectes de surplus alimentaire et mettre en place des plateformes logistiques. Mais le gaspillage vient aussi de la mauvaise qualité alimentaire : par exemple, les pertes sont énormes dans les 471 lycées d’Ile-de-France. Augmentons la qualité, adaptons les portions, le gaspillage va diminuer.