Sephora Champs-Elysées: 96% des salariés votent « pour » le travail de nuit
SOCIAL•Sur les 146 salariés habilités à voter (en CDI depuis plus de trois mois), 124 l’ont fait : 114 ont glissé un bulletin « pour »…20 Minutes avec AFP
Un plébiscite. Les salariés du magasin Sephora (groupe LVMH) des Champs-Elysées, à Paris, ont approuvé à plus de 96 % un accord sur le travail de nuit lors d’un référendum organisé par la direction, a appris l’AFP ce mercredi de sources syndicales.
Cet accord sur le « travail de soirée » prévoit notamment une majoration de 100 % des heures travaillées entre 21h et minuit, sur la base du volontariat. Il avait été signé le 16 septembre en même tant qu’un accord similaire portant sur les autres magasins de la marque situés dans les zones touristiques internationales (ZTI).
114 ont glissé un bulletin « pour »
La CFDT, la CFTC et la CFE-CGC les avaient paraphés sous condition de l’organisation d’un référendum parmi les salariés de chaque boutique. Le Clic-P, qui regroupe des syndicats du commerce parisiens (CGT, Seci-Unsa, SUD, militants CFDT en conflit avec leurs instances), avait manifesté son opposition.
Les salariés des Champs-Elysées avaient entre le 3 et le 7 octobre pour répondre à la question suivante : « Êtes-vous favorable à l’ouverture de votre magasin après 21 heures dans les conditions de l’accord de soirée signé le 16 septembre et affiché dans le magasin ? »
Sur les 146 salariés habilités à voter (en CDI depuis plus de trois mois), 124 l’ont fait : 114 ont glissé un bulletin « pour », 4 un bulletin « contre » et 6 autres ont voté blanc, selon les sources syndicales.
« C’est une gifle aux opposants »
Le score « montre que l’accord est légitime », a déclaré à l’AFP le délégué CFE-CGC de Sephora, Stéphane Guillory, ajoutant qu’un huissier était présent lors du dépouillement et que le résultat avait été accueilli avec des « cris de joie ». « C’est une gifle aux opposants », a-t-il estimé.
Ces derniers dénonçaient un « mauvais accord », jugeant insuffisantes l’aide pour les frais de garde des enfants (12 euros par heure), la prise en charge des taxis seulement à partir de 23H00 et surtout la majoration des heures de nuit travaillées à 100 %, le minimum prévu par la loi.
« Les salariés ont décidé de gagner moins que les salariés de Marionnaud », a déploré une autre source syndicale qui préfère taire son nom.
Une consultation avait été organisée par le parfumeur concurrent auprès des salariés de sa boutique des Champs-Elysées au mois d’août. Ils avaient approuvé à 95 % un accord sur le travail en nocturne, mais avec une majoration des heures de nuit de 115 %. Contactée par l’AFP, la direction de Sephora n’était pas disponible pour réagir.