SOCIETEAccueil de réfugiés: La préfecture de Seine-Saint-Denis tord le bras d'un maire récalcitrant

Accueil de réfugiés: La préfecture de Seine-Saint-Denis tord le bras d'un maire récalcitrant

SOCIETELe maire UDI de Noisy-le-Sec refuse d’accueillir une quarantaine de réfugiés dans un local réquisitionné par l’État sur sa commune...
Romain Lescurieux

R.L. avec AFP

La préfecture de Seine-Saint-Denis a annulé en fin de semaine un arrêté pris par le maire UDI de Noisy-le-Sec qui refuse d’accueillir une quarantaine de réfugiés dans un local réquisitionné par l’État sur sa commune, a appris l'AFP dimanche de source préfectorale.

Accueillir « un maximum de 60 personnes »

En vertu d’un arrêté pris par le maire le 23 septembre, les ouvriers chargés de travaux d’aménagement de cet ancien site de Protection maternelle et infantile (PMI) avaient trouvé lundi des scellés et des policiers municipaux devant le bâtiment.

Vendredi, le préfet de Seine-Saint-Denis a pris à son tour un arrêté, dont l’AFP a obtenu copie, par lequel il rappelle que le bâtiment, qui est la propriété du Conseil départemental, a été réquisitionné jusqu’en avril 2016 pour y accueillir des « migrants et réfugiés en provenance notamment d’Irak, de Syrie et d’Érythrée conformément aux engagements internationaux de l’État ».

Les travaux pourront reprendre dès la publication de l’arrêté, a précisé le préfet délégué pour l’égalité des chances, Didier Leschi, dans un courrier adressé au maire.

« Ce dispositif d’hébergement temporaire doit contribuer à répondre (…) à la participation solidaire de la France à l’accueil des réfugiés en besoin urgent de protection », poursuit Didier Leschi, précisant que le site a vocation à accueillir « un maximum de 60 personnes ».

« Il y a des règles à respecter »

Joint par l’AFP, l’édile UDI, Laurent Rivoire, a déclaré ne pas être opposé à cette réquisition, « mais il y a des règles à respecter ».

« C’est aberrant de commencer des travaux sans demander les autorisations administratives et celle de la copropriété », a souligné le maire de Noisy-le-Sec en précisant qu’un mur porteur avait été ouvert, ce qui nécessite l’accord de la copropriété. Tout comme le changement de destination d’un bien, de bureaux à logements, doit également faire l’objet d’une déclaration en mairie, a-t-il rappelé.

Il a précisé qu’une procédure en référé devant le tribunal de Bobigny avait été lancée mercredi dernier dont le jugement sera rendu vendredi.

En Seine-Saint-Denis, quatre sites ont été recensés pour l’accueil d’environ 300 réfugiés, à Noisy-le-Sec, au Raincy, à Romainville et à Neuilly-sur-Marne, où 120 d’entre eux sont déjà hébergés. « Il s’agit de lieux de transit, destinés à accueillir des réfugiés pour une durée de 2 à 3 mois, le temps qu’ils obtiennent leur document de demandeurs d’asile », a tenu à préciser M. Leschi. « Ensuite, ils seront orientés en dehors de l’Ile-de-France, dans des zones où il n’y a pas de tension en matière de logement », a-t-il ajouté.