Wallerand de Saint-Just (FN) : « Je prévois des actions d’éclats dans l’entre-deux-tours »
RÉGIONALES 2015•Le candidat de la liste FN n’a guère de doute sur sa présence au second tour en Île-de-France…Fabrice Pouliquen
Notre tour des candidats aux prochaines élections régionales se poursuit. C’est Wallerand de Saint-Just, tête de la liste Front National qui a cette fois répondu à 20 Minutes.
Votre récente mise examen dans l’affaire du financement illicite du Front national contrecarre-t-elle votre candidature aux régionales ?
Pas du tout. Les sondages parus juste après l’annonce de ma mise en examen ont été très bons pour nous. Celui réalisé par Ifop pour le JDD [le 27 septembre], nous crédite de 18 % des suffrages exprimés au premier tour et 21 % au second tour. Je m’y attendais par ailleurs à cette mise en examen. En juin, la justice a voulu me mettre en examen pour les mêmes faits sur la base d’une infraction qui n’existe plus. Ils sont revenus avec une nouvelle qualification en septembre. C’est du grand n’importe quoi. Cela fait les choux gras des médias, mais rien ne dit que je serai poursuivi ou condamné.
Comment allez-vous tenter d’exister alors que les sondages ne parlent que du match Pécresse-Bartolone ?
Le risque, il est vrai, est que je sois pris en tenaille entre ces deux candidats. Mais Valérie Pécresse et Claude Bartolone, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Ma liste représente une vraie alternative et notre objectif ne sera pas seulement de dépasser les 10 % [seuil à partir duquel une liste obtient des sièges au conseil régional]. Encore une fois, les sondages nous sont favorables. Je n‘ai guère de doute quant à notre présence au second tour. Nous sommes d’ailleurs en train de revoir notre stratégie de campagne pour être beaucoup plus actif dans l’entre-deux-tours. Je promets des actions d’éclats..
Les dernières élections régionales de 2010 ne s’étaient pas bien passées pour le FN en Île-de-France (9,29 % et aucun siège). Le climat actuel est-il plus propice à vos idées ?
Nous nous en sommes déjà rendu compte lors de nos bons résultats en Île-de-France aux dernières élections. Nous avions fait 17 % aux Européennes en mai 2014. Et mieux encore aux départementales, en mars dernier, avec une moyenne de 21,5 % sur l’ensemble des cantons franciliens. Nous estimons qu’en France à l’heure actuelle, il n’y a pas plus de 30 à 35 % des électeurs qui ne veulent pas voter FN.
Qui sont les Franciliens qui votent FN ?
Plus on s’éloigne de Paris et plus on vote Front national, parce que plus on s’éloigne de la capitale, plus on souffre. La grande couronne a été extrêmement délaissée par les pouvoirs publics, l’Etat comme le conseil régional.
Sur quelles thématiques allez-vous axer votre campagne ?
Nous parlerons bien sûr la crise des migrants. Ce n’est pas nous qui avons lancé le sujet, mais Claude Bartolone qui a déclaré que l’Île-de-France a déclaré que l’Île-de-France devrait être une région refuge pour les clandestins. Bien sûr, il faut s’occuper d’eux à leur arriver, mais il faut aussi les renvoyer chez eux obligatoirement et surtout ne pas créer d’appel d’air. Nous ferons aussi campagne sur des thèmes bien précis de la région : l’action économique et les quartiers délaissés et sabotés de l’Île-de-France.
Et les transports ? C’est tout de même le premier poste de dépense de la région…
Si, si, nous en parlons également. Nous sommes sur ce point opposés au Grand Paris Express, un projet déraisonnable dans le contexte actuel. D’accord pour prolonger des lignes existantes, mais il faut sinon investir dans la rénovation des infrastructures existantes.
Vous pensez comme Nicolas Dupont-Aignan sur ce dossier. Une alliance est-elle possible avec le candidat de Debout la France comme il l’appelle lui-même ?
Mais Nicolas Dupont-Aignan, qui a fait 1,79 % aux dernières élections présidentielles, estime que le rassemblement patriotique en Île-de-France doit se faire autour de lui. Il rêve. Il est atteint de « melonite aiguë ». C’est difficile de parler avec quelqu’un qui se prend pour un personnage très important. De toute façon, quoi qu’il fasse, une bonne partie de son électorat votera pour moi au second tour.