ENVIRONNEMENTJournée sans voiture à Paris: Cyclistes conquis, selfies sur le bitume et conducteurs perdus

Journée sans voiture à Paris: Cyclistes conquis, selfies sur le bitume et conducteurs perdus

ENVIRONNEMENTLa ville de Paris a organisé ce dimanche une journée sans voiture pour lutter contre la pollution…
Une famille sur les Champs-Élysées lors de la journée sans voiture
Une famille sur les Champs-Élysées lors de la journée sans voiture - SIPA PRESS
Romain Lescurieux

Romain Lescurieux

«Champs-Elysées sans auto, et Paris est plus beau », chante un groupe de cyclistes. À pied, à vélo, en rollers ou encore en skateboard, de nombreux touristes et Parisiens ont profité ce dimanche de 11 heures à 18 heures de la journée sans voiture, en prenant très vite possession des quelques zones piétonnes mises en place à travers la ville.

Car si le « tout piéton » ne concernait pas l’ensemble de la capitale, l’expérience dans les quartiers concernés, n’en restait pas moins agréable pour la plupart des badauds.

Paris : Tout savoir sur la « Journée sans voiture ». Lire l’article

« Nous avons pris notre voiture pour venir »

Au milieu d’une voie sans bruit, Gilles et Michelle admirent sur leur tablette les photos qu’ils viennent de prendre des Champs-Elysées. « Nous sommes venus exprès ici pour voir à quoi ressemblait cette journée sans voiture. Nous ne sommes pas déçus », sourit-il. Sa femme renchérit : « C’est génial de voir ça », dit-elle, en mentionnant les images la Libération de Paris et la Coupe du Monde 98. A la question : « Comment être-vous venus ? », ils rigolent de façon gênée. « Nous avons pris notre voiture jusqu’aux portes de Paris », avouent ces habitants du Val-de-Marne.

Les selfies et les photos prises à même le bitume pour marquer le côté exceptionnel de l’événement, s’enchaînent. Chevauchant un Vélib, Brigitte, savoure l’instant. « Ça devrait comme ça tous les jours », répète-t-elle. Bintou, 42 ans, entourée de ses enfants profite également d’un moment « sans bruit et sans odeur de voiture ». Au niveau des barrières et des barrages humains, délimitant l’entrée de zones, quelques klaxons reprennent toutefois leur droit.

« C’est le bordel »

Paumé entre deux barrages, un homme au volant de sa voiture s’emporte. « Je suis perdu. C’est le bordel. C’est mal indiqué », s’exclame-t-il. Près de 500 personnes ont été mobilisées, soit 200 agents de la Préfecture de police, 75 agents de la Ville et 220 bénévoles pour contrôler qu’aucune ne voiture ne passe. Aucun incident majeur n’est à déplorer. « A part deux ou trois personnes qui ont gueulé en début de matinée, notamment un qui a estimé qu’il avait le droit de passer car il "payait ses impôts", ça se passe bien », note un agent bénévole.

Stationné non loin de l’Arc de Triomphe, Zinedine, 28 ans, galère. « C’est compliqué, on essaye de trouver des solutions pour passer », explique-t-il, regrettant d’avoir fait « beaucoup de détours ». « C’est bien comme opération, mais heureusement qu’on est dimanche », lance-t-il depuis sa vitre.

« L’année prochaine on sera sur un périmètre beaucoup plus large »

Hormis un « 100 % parcours piétons » dans le cœur de la ville qui était dépourvu de tous véhicules motorisés, les autres zones piétonnes pouvaient être traversées par les véhicules définis par l’arrêté préfectoral du 16 juillet 2015. De quoi faire réagir certaines personnes. « C’est quand la vraie journée sans voiture ? » ont notamment scandé des militants de la « Vélorution ».

« Bien sûr, on n’a pas eu le périmètre qu’on souhaitait : on avait demandé tout Paris, sauf le périphérique, et bien sûr les bois. On est sur un périmètre plus restreint mais c’est une première (…) et je pense que l’année prochaine on sera sur un périmètre beaucoup plus large », a indiqué Anne Hidalgo.

Interrogé par 20 Minutes, Bruno Julliard s’est également félicité de cette journée. « En plein scandale du diesel, cette opération montre qu’on peut vivre sans voiture », a commenté le premier adjoint à la mairie de Paris, assurant « que cette première opération ne sera pas un coup d’épée dans l’eau ».