Publicité sauvage à Paris: La mairie s'attaque aux Galeries Lafayette
POLEMIQUE•Pour ses 120 ans d’existence, le grand magasin du boulevard Haussmann a décidé de faire dans le street marketing…Romain Lescurieux
Depuis quelque temps, des bulles de bandes dessinées envahissent les murs de la capitale, avec des slogans mentionnant le « nouveau chic ». Pour ses 120 ans d’existence, les Galeries Lafayette ont en effet décidé de miser sur un gros coup de communication, en changeant de logo, d’identité visuelle et de méthode publicitaire.
« Le nouveau chic @Galeries_Laf fière de mon enseigne pic.twitter.com/7so47v38TW — Le Faucheur Patricia (@lefaucheurpat) September 23, 2015 »
Cette nouvelle campagne, qui a nécessité 18 mois de réflexion et de production, note le site GraphiLine, doit « moderniser la marque » et « redonner du sens à la vocation première de l’enseigne : surprendre ses clients à chacune de leurs visites (…) que ce soit dans les magasins ou en ligne », explique le groupe. L'agence BETC a conçu le nouveau logo et la campagne de communication a été confiée à l'agence Wednesday. Mais la méthode de street marketing - principalement opérée dans les 7e, 17e, et 9e arrondissements où les affiches ont massivement été arrachées - est loin de faire l’unanimité.
« C’est une erreur de communication »
Contactée par Le Parisien, l’association Paysages de France, qui lutte contre la pollution visuelle des villes juge cette « pratique scandaleuse et illégale ». « Il est incompréhensible qu’une entreprise comme les Galeries Lafayette, qui fait partie du patrimoine se lance dans une campagne qui ternisse son image. C’est une erreur de communication », affirme Pierre-Jean Delahousse, le président de l’association, rappelant que « chaque affiche sauvage est passible d’une amende de 7.500 euros ».
Car dans la rue, la publicité est régie par différents codes : le code de l’environnement qui encadre la publicité à l’extérieur dans les villes, accompagné d’un règlement local pour la publicité (RPL). Ainsi, la mairie de Paris a décidé de se saisir de ce dossier.
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« Poursuites judiciaires »
« Nous allons engager des poursuites judiciaires contre les Galeries Lafayette et contre l’agence (publicitaire) », a réagi Mao Peninou l’adjoint d’Anne Hidalgo en charge de la propreté dans les colonnes du quotidien. Une décision saluée par Danielle Simonnet, élue Parti de gauche au Conseil de Paris, ce jeudi, ciblant également l’entreprise JCDecaux pour ses publicités olfactives.
« OUi, @maopeninou, Paris doit poursuivre les Galeries Lafayette pour ses publicités sauvages. Et JCDecaux contre ses pubs olfactives ! — Simonnet Danielle (@Simonnet2) September 24, 2015 »
Si le service communication des Galeries Lafayette se refuse à tout commentaire, Mao Peninou a déjà prévenu qu’il serait « intransigeant sur le sujet », se disant prêt à faire « facturer le nettoyage ».