LOGEMENTSParis: Des mal-logés du DAL s'invitent dans le très chic hôtel Meurice

Paris: Des mal-logés du DAL s'invitent dans le très chic hôtel Meurice

LOGEMENTSL’association a réclamé un rendez-vous avec la ministre du logement Sylvia Pinel et la maire de Paris Anne Hidalgo...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Environ 80 personnes, familles mal-logées et militants de l’association Droit au logement (DAL), ont occupé brièvement le très chic hôtel Meurice à Paris pour plaider la cause des personnes expulsées de leur logement, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Qu’est-ce qu’on veut ? Un logement ! Pour qui ? Pour tous ! »

Sous les lumières tamisées du salon de l’hôtel cinq étoiles, les manifestants ont demandé l’application de la loi sur le droit au logement opposable (Dalo) et la réquisition des logements vides, en criant : « Qu’est-ce qu’on veut ? Un logement ! Pour qui ? Pour tous ! Pour quand ? Tout de suite ! », alors que quelques clients du palace prenaient leur petit-déjeuner à quelques mètres.

« Pendant l’été, les expulsions continuent, des familles sont mises dehors. Paris, ce n’est pas que des palaces, c’est aussi des personnes expulsées tous les jours », a rappelé Marie Huiban, militante du DAL.

L’association a réclamé un rendez-vous avec la ministre du logement Sylvia Pinel et la maire de Paris Anne Hidalgo, afin d’obtenir « des débouchés concrets » pour ces familles, qui campent depuis le 30 juillet sous une grande tente place de la République à Paris.

« Pour moi, c’est la double peine »

Philippe Nedjar, 59 ans, vient de perdre son emploi de gardien d’immeuble à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). « Pour moi, c’est la double peine. Je perds mon emploi et en plus je suis expulsé de mon logement de fonction, malgré toutes les promesses qui m’ont été faites par le maire », dit-il à l’AFP. Sa femme et son fils de 15 ans sont hébergés dans un hôtel, obtenu par le 115, mais lui dort tous les soirs place de la République.

Seule avec trois enfants âgés de 15 mois à 10 ans, Iram Shah, qui travaille en tant qu’animatrice pour la ville de Paris, a elle été expulsée début juillet. « Je squattais un logement vide, je n’avais pas le choix. Maintenant, je me retrouve dans un hôtel dans les Yvelines et je ne sais pas ce qui va se passer pour mes enfants à la rentrée », raconte-t-elle.

La plupart des manifestants sont candidats au droit au logement opposable depuis des années, à l’image de Coumba Sidibe, 60 ans, « prioritaire Dalo », qui vit avec ses trois enfants et sa petite fille dans 23m2. « Chaque année, je renouvelle ma demande à la mairie, mais je n’ai jamais eu de proposition », explique-t-elle.

Votée en 2007, la loi sur le droit au logement opposable impose à l’État de trouver un logement social à toute personne qui n’est pas en mesure de se loger par ses propres moyens.