JUSTICESaint-Ouen : Alstom condamné à verser 5.000 euros à ses ex-employés

Saint-Ouen : Alstom condamné à verser 5.000 euros à ses ex-employés

JUSTICELe Conseil des prud’hommes de Bobigny donne raison aux 54 ex-salariés d’Alstom pour avoir été exposés à de l’amiante…
C.T avec AFP

C.T avec AFP

Le groupe Alstom a été condamné à dédommager 54 de ses ex-salariés de son site de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), ce mardi. Le conseil des prud’hommes de Bobigny a décidé « de condamner Alstom à verser la somme de 5.000 euros à chacun, plus 500 euros au titre des frais de procédure », a déclaré Me Michel Ledoux, avocat des anciens salariés.

Une somme jugée trop basse

Les employés ont demandé réparation au titre du préjudice d’anxiété, pour avoir été « délibérément exposés » selon eux à l’amiante au cours de leur carrière, a-t-on appris de sources concordantes. Les demandeurs, travaillant à l’usine Alstom-Areva transformateurs de Saint-Ouen (TSO) fermée en 2006, réclamaient à la base 15.000 euros de dommages et intérêts. Leur principale crainte était de développer des maladies graves à cause de leur ancien travail.

« Cette condamnation est une satisfaction et elle nous fait justice. Mais la somme versée est parmi les plus basses pour ce genre d’affaires, c’est la bouteille à moitié vide », explique Bernard Balestri, de l’Association des anciens salariés d’Alstom TSO, à l’origine de la procédure. Pour Me Ledoux, la somme « est en dessous de ce qu’accorde généralement la Cour d’appel de Paris. Un « probable appel » de la décision est étudié.

« Nous ne sommes pas restés les bras ballants »

Huit anciens salariés sont décédés d’un cancer lié à leur exposition à l’amiante ces dernières années, dont deux depuis l’audience, le 17 février, selon l’association. Une vingtaine d’ex-employés ont, eux, contracté des maladies imputables à une contamination, comme des asbestoses ou des plaques pleurales.

Contacté, Alstom n’a pas souhaité communiquer. Cependant, l’avocate de la société de transformateurs électriques Magali Thorne, avait assuré pendant l’audience, que l’entreprise avait « pris des mesures dès les années 1990 contre les problèmes d’amiante ». « Nous ne sommes pas restés les bras ballants », avait-elle ajouté devant le tribunal, demandant à ce moment-là de ne pas prendre une décision globale mais propre à chaque employé.

Avant sa fermeture en 2006, l’usine Alstom-Areva TSO comptait jusqu’à 1.200 salariés jusque dans les années 1970. Un ancien responsable de l’usine, Pierre Krieger, avait déjà été condamné à une forte amende en 2000, pour avoir exposé ses employés à l’amiante, par le tribunal correctionnel de Bobigny. En 2011, le site industriel avait été classé sur la liste des sites amiantés.