Le trafic ferroviaire enregistrera encore des retards dans les prochains jours en raison du ralentissement des trains dû aux mesures de sécurité prises par la SNCF liées à la canicule, a indiqué jeudi sur BFM TV le président de la SNCF Guillaume Pepy.

«Quand il fait 40 degrés, il faut prendre encore plus de précautions»

Interrogé sur les perturbations du trafic mercredi, Guillaume Pepy a reconnu qu'«un certain nombre de gens ont eu hier en Ile-de-France la vie dure», citant la gare Saint-Lazare où «avec la chaleur une caténaire (ensemble de câbles destinés à l'alimentation électrique, NDLR) s'est distendue et en se distendant elle a heurté un pantographe», le bras articulé qui permet à une locomotive de capter le courant électrique.

«Il a fallu réparer. La caténaire, c'est-à-dire le fil d'alimentation électrique, était à 70 degrés, et les gens ont travaillé par 70 degrés», a-t-il ajouté, saluant la mobilisation du personnel.

«Quand il fait 40 degrés, il faut prendre encore plus de précautions parce que c'est la sécurité qui passe avant tout. Il y aura des retards», de nouveau, dans les prochains jours en raison des fortes températures, a-t-il poursuivi.

La canicule a contraint la SNCF à «prendre des mesures de sécurité encore plus importantes» et cela «ralentit les trains. On ne transigera pas avec la sécurité», a martelé le patron de la SNCF.

Il a par ailleurs appelé les voyageurs à rester dans les trains bloqués sur les voies, même s'il y fait très chaud, pour ne pas ralentir davantage le trafic avant le redémarrage.

«On était prévenus»

Outre Saint-Lazare, des incidents liés à la canicule ont affecté de nombreuses gares franciliennes mercredi, a indiqué Yves Ramette, directeur général du gestionnaire d'infrastructure ferroviaire d'Ile-de-France.

«La chaleur était sur tout le réseau, on a eu un incident en gare du Nord, et dans le même temps on a eu un incident à Montparnasse, des feux de talus, un incident à Argenteuil...», a-t-il détaillé lors d'une conférence de presse conjointe avec la RATP.

«On était prévenus» des risques sur les infrastructures, qui «ont été sensibles à ces températures extrêmes», a expliqué M. Ramette. «On avait disposé des gens à des endroits névralgiques. Des gens étaient prédisposés à Saint-Lazare» et sont intervenus sur la caténaire défectueuse.

«La machine a fonctionné à fond, je pense qu'aujourd'hui on peut se réjouir qu'il n'y ait pas eu de blessés», a-t-il ajouté.

Sept trains sur dix sont climatisés

Selon Alain Krakovitch, directeur du Transilien, «plusieurs centaines de milliers de bouteilles d'eau ont été distribuées hier dans des grandes gares parisiennes et de banlieue». «Ca a été une journée très difficile pour toute l'Ile-de-France, on a essayé d'anticiper», selon lui.

Selon Guillaume Pepy, actuellement sept trains sur dix sont climatisés et d'ici «trois, quatre, cinq ans tous les trains TER seront climatisés».

Il a souligné l'échéance des départs en vacances à partir de vendredi avec «24 millions de vacanciers en juillet et août» dans les trains.

Du côté de la RATP, son directeur des infrastructures Eric Dyèvre n'a relevé «aucun incident majeur hier (mercredi) lié à la canicule». Mais «on reste prudents parce que la période est loin d'être terminée et les installations en souffrent», a-t-il expliqué.