SOCIALDes toits de choix pour les démunis

Paris: Chez Le Corbusier, des toits de choix pour les plus démunis

SOCIALLa Cité de refuge de l’Armée du salut, construite par l'architecte Le Corbusier en 1933, connaît une rénovation d'envergure qui devrait s'achever fin 2015...
Clemence Parente

Clemence Parente

C’est un immeuble aux allures de paquebot, à quelques centaines de mètres de la Seine, entre la rue du Chevaleret et la rue Cantagrel (13e). Construit en 1933 par l’architecte Le Corbusier pour la Fondation de l’Armée du salut, c’est une cité « où l’errant, le chemineau, le fatigué, le désespéré, le meurt-de-faim, le sans-taudis, le sans-foi, le sans-Dieu pourra venir » comme le décrivait son directeur. On y trouvait des chambres, des espaces de vie (crèche, cuisine) et des ateliers.

Le Corbusier : Un architecte humaniste au Centre Pompidou

Quatre-vingts ans plus tard, le bâtiment connaît un énorme chantier de réhabilitation auquel 20 Minutes a eu accès, afin de s’adapter au XXIe siècle, mais toujours avec cet objectif d’hébergement d’urgence et de réinsertion.

Un projet « exemplaire »

Pour Bruno Rousseau, directeur de Résidences sociales de France, qui pilote la restauration avec les architectes François Gruson et François Chatillon, il n’a jamais été envisagé d’abandonner ce lieu qui aurait pu sembler obsolète.

D’abord, car les terrains à Paris sont rares et qu’il n’y a « pas de raison d’éloigner du centre-ville ces populations fragiles, sorties de la rue », ensuite parce que cette rénovation est un projet « exemplaire » de compromis entre les contraintes patrimoniales d’un bâtiment historique et la modernisation de son usage (studios au lieu de dortoirs, par exemple).

>> Le diaporama de l’exposition « Le Corbusier - Mesures de l’homme », c’est par ici

Et enfin, parce que vivre dans un lieu d’exception constitue un élément valorisant pour les 281 personnes qui seront de nouveau accueillies sur le site à partir de 2016. En témoigne le portique d’accueil, dont on a redécouvert le revêtement en verre teinté, « une entrée précieuse offerte aux plus démunis, souligne l’architecte François Chatillon. Un acte symbolique fort. »

Un appel au financement participatif

Les travaux ont permis la découverte d’éléments en verre teinté sur le portique d’entrée. Comme la priorité budgétaire a été donnée à la rénovation fonctionnelle, une campagne a lieu jusqu’au 4 juin pour financer le surcoût de restauration.
Les contreparties vont de la carte postale (10€) à la visite privée du chantier, «avec le sourire» et surtout les explications passionnantes de l’architecte en chef des monuments historiques (1000€), sur la plateforme KissKissBankBank.