Ile-de-France: La Dictée des cités en route vers un record à Saint-Denis
EDUCATION•L’association s’installe samedi 30 mai à Saint-Denis pour accueillir les 1.000 participants à la dictée…Pauline Pidoux
«On est les nouveaux maîtres d’école urbains ! » Rachid Santaki ne cache pas son enthousiasme face à la réussite de son projet La Dictée des cités et à l’engouement qu’il suscite. Et pour cause : le romancier attend plus de 1.000 personnes pour la 20e édition de l’événement, qu’il organise avec l’association Force des mixités, ce samedi à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
« Nous voulons battre le record et faire la plus grande dictée de France, explique Rachid Santaki. Ça serait comme un symbole : les quartiers contribueraient à l’histoire de la langue française ! » Un tel emballement pour un exercice d’orthographe, même si les lots à gagner – console de jeux, tablettes, parfum, chaussures…- n’y sont pas pour rien, il y a de quoi se poser des questions…
Une dictée « drôle et ludique »
« C’est vrai que la dictée, c’est redoutable et redouté quand on est enfant », sourit l’auteur de polar. Mais ici, pas de notes, pas de sanction et donc « pas d’appréhension ». Les participants repartent même avec leur copie, les fautes soulignées. Pour samedi, Rachid Santaki pense à y inclure une feuille avec les erreurs les plus récurrentes.
Mais le secret de Rachid Santaki et Abdellah Boudour, président de Force des mixités, c’est l’échange avec le public. « On les chambre, on se taquine entre nous, raconte-t-il. On rend ça drôle et ludique, ça les détend. » Notamment les plus jeunes, qui se mettent la pression et s’effondrent parfois quand ils ratent un mot.
Garder le lien avec le territoire
Il faut dire que les textes choisis ne sont pas toujours évidents, lors de cette dictée itinérante lancée fin août 2013. Alexandre Dumas à Argenteuil (Val-d’Oise), Jules Verne à Nantes (Loire-Atlantique) ou encore Rabelais à Vaulx-en-Velin (Rhône-Alpes). « Nous les sélectionnons en fonction du lien entre le texte ou l’auteur et le territoire », précise Rachid Santaki, qui penche pour du Paul Eluard pour ce week-end, sans en être encore sûr.
Au-delà de l’exercice, La Dictée des cités c’est l’occasion de se rencontrer. « J’ai vu des associations qui ne se connaissaient pas avant l’événement construire des projets ensemble par la suite », témoigne Rachid Santaki. « Même si l’on ne se connaît pas, on a l’impression d’être tous lié par cette dictée », reprend Saliha, une maman adepte du concept. Elle qui adore les dictées, « j’étais très forte à l’école », glisse-t-elle, a déjà participé à plusieurs Dictée des cités. Et espère son premier sans fautes ce samedi.