Ile-de-France: Les logements franciliens plus petits, surpeuplés et humides
LOGEMENT•Une étude de l’Insee détaille des conditions de logement souvent difficiles en Ile-de-France en 2013…P.P.
Avec près de 12 millions d’habitants, l’Ile-de-France a bien du mal à offrir des logements spacieux et de qualité. Une extension de l’Enquête nationale au logement 2013 de l’Insee, publiée en avril, fait le point sur la situation singulière de la région francilienne. Relayée et financée en partie par l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU), qui lui consacre une note, l’étude porte exclusivement sur les résidences principales, dont le nombre a augmenté de 4,8% depuis la dernière enquête en 2006. 20 Minutes revient sur les principaux problèmes détaillés dans cette enquête.
Vingt mètres carrés de moins
Ce qui caractérise les logements d’Ile-de-France, et encore plus ceux de Paris, c’est leur petite taille: 74,6m² de surface moyenne pour la région, 58,7m² pour la ville. Si, dans les autres régions, cette moyenne est supérieure de 20m², c’est que plus de deux tiers des logements en Ile-de-France sont des appartements, contre 37% ailleurs. Mais plus l’on s’éloigne de Paris, plus la surface est grande et plus il y a de maisons individuelles. La surface moyenne atteint même les 91,1m² dans les Yvelines.
Plus d’un quart des logements surpeuplés à Paris
A Paris, les logements surpeuplés sont monnaie courante. En effet, selon l’Insee, sont surpeuplées les résidences inférieures à 25m² pour une personne seule vivant dans une pièce et celles où les habitants ont moins de 18m² par personne. La multitude de petits studios gonfle donc les chiffres, car tout habitat de moins de 25m² est considéré comme surpeuplé. Sans compter les logements étudiants, plus de 25% le sont à Paris. Même chiffre pour la Seine-Saint-Denis, où le surpeuplement s’explique par l’inadéquation entre la taille du ménage (2,5 personnes en moyenne) et celle du logement (27,3m² par habitant en moyenne). Les couples avec enfants et les familles monoparentales, très présents dans le département, sont les plus touchées. Les mieux lotis en Ile-de-France sont les Seine-et-Marnais avec environ 12% d’habitations surpeuplées.
Le froid et l’humidité, les maux des Franciliens
L’ancienneté et la vétusté du parc de logements parisien font de la région un mauvais élève côté confort, même si les résultats sont plutôt encourageants en comparaison de ceux de 2006. Côté confort sanitaire, c’est-à-dire eau courante, W.C. intérieur et installation sanitaire, seulement 0,9% des logements ne possèdent pas ces trois critères. Ils étaient 2% en 2006 et 3,7% en 1996.
Mais si l’on se réfère aux indicateurs de décence de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU), 4,5 % des logements franciliens et 6,6% des parisiens seraient de mauvaise qualité. Des chiffres qui augmentent d’une dizaine de points si l’on prend en compte les défauts cités par les ménages lors de l’enquête. En tête des problèmes: l’humidité. Le quart des habitations en Ile-de-France en souffre. Le froid se fait aussi ressentir dans de plus en plus de logements. En 2006, 17,4% des ménages avaient déclaré avoir froid dans leur logement ; en 2013, ils sont 22,2%. Mais cette évolution est à nuancer au regard de la météo. L’hiver de 2006 avait été clément alors que celui de 2013 était l’un des plus froids depuis vingt ans.