INSOLITEParis: Les tenues des éboueurs vont changer de couleur

Paris: Les tenues des éboueurs vont changer de couleur

INSOLITEActuellement en test au bureau de l’habillement, le dressing des 28.000 agents municipaux de la capitale, le nouvel équipement doit arriver en mai...
Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

Fini le vert pomme repérable des centaines de mètres à la ronde. Les éboueurs parisiens s’apprêtent à changer leur parka et leur veste. Et les nouvelles couleurs seront bien plus discrètes: noir pour l’essentiel, avec des bandes vertes et grises sur le côté.

D’où vient ce «scoop»? Du bureau de l’habillement de la ville lui-même. Niché dans le 12e arrondissement, l’endroit n’est guère connu des Parisiens. Pourtant, les 28.000 agents municipaux que compte la ville ont au moins foulé une fois l’accueil. Le temps de récupérer le paquetage contenant leurs premières tenues de travail. Moment d’intenses émotions, forcément.

371.000 articles produits par an

C’est tout le charme du lieu où s’activent chaque jour 35 personnes, du technicien de l’habillement au logisticien. Leur job? Fournir et assurer la qualité des équipements des employés de la ville, quel que soit leur corps de métier. De quoi emplir de fierté Emmanuel Grégoire, l’adjoint d’Anne Hidalgo en charge des ressources humaines. «A titre de comparaison, la RATP a aussi son bureau de l’habillement qui équipe 46.000 agents mais qui n’a à jongler qu’entre huit uniformes différents, explique l’élu. Ici, à la ville de Paris, nous équipons 28.000 agents certes, mais ils sont issus de 143 corps de métiers différents.»

Cela fait donc autant de tenues à dessiner, commander, tester et enfin à livrer aux agents. Un drôle de casse-tête quand on sait que le panel des métiers va de l’auxiliaire de puéricultrice au fossoyeur, corps de métiers dont le paquetage pèse le plus lourd, en passant par le bûcheron, l’huissier, l’employé de musée, l’éboueur… Au total, 371.000 articles sont distribués chaque année aux agents municipaux de Paris, en comptant les masques de protection, les gants, les chaussures de sécurité. Budget annuel du service: 6 millions d’euros.

Infroissabilité, étanchéité, résistance au choc…

Le bureau de l’habillement ne produit pas ces articles, mais passe commande auprès d’entreprises privées qui fabriquent ces vêtements le plus souvent en Afrique du nord. Son job alors est de vérifier la bonne conformité et la qualité des vêtements suivant un cahier des charges réglementaires qui court sur plusieurs pages. Pour cela, il y a toute une batterie de tests auquel n’échappera pas la nouvelle parka des éboueurs. «Nous testons l’Infroissabilité du vêtement, son étanchéité, la conformité de la broderie, la résistance aux chocs et même si le vêtement bouloche ou non», précise Stéphane Juventy, technicien au bureau de l’habillement. En moyenne, un article est testé une dizaine de jours avant d’être distribué aux agents municipaux.

Et qui se charge de l’esthétique? Le bureau de l’habillement a ses stylistes. «Les organisations syndicales de chaque corps de métiers sont aussi consultées chaque année sur la question», précise Emmanuel Grégoire. Et la tendance du moment est à la discrétion. «Nous avons travaillé à réduire au maximum le côté stigmatisant de l’uniforme», précise l’adjoint d’Anne Hidalgo. Alors pour éviter que le logo «Mairie de Paris» ne desserve ceux qui l'arborent au quotidien, il se fait donc de plus en plus discret.