Pollution: Paris demande le maintien de la dotation de l’État à Airparif
ECONOMIE•Airparif a confirmé que la participation de l'Etat au budget de l'association avait été réduite de 240.000 euros en 2015, soit une baisse de 15%...20 Minutes avec AFP
La mairie de Paris va demander au gouvernement que l'Etat maintienne sa dotation à Airparif, l'organisme de surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France, qui va baisser de 15% en 2015. Le voeu du Conseil de Paris, approuvé mardi à l'unanimité, demande que le Conseil de Paris «saisisse la ministre de l'Environnement (Ségolène Royal) pour assurer le maintien initial de la dotation de l'Etat».
Une baisse de 15%
Interrogé par l'AFP, Airparif a confirmé que la participation de l'Etat au budget de l'association avait été réduite de 240.000 euros en 2015, soit une baisse de 15%, beaucoup plus importante que les réductions de subventions appliquées aux autres associations régionales de surveillance de la qualité de l'air.
«Malgré la forte baisse des crédits de la direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) pour 2015, j'ai décidé de maintenir pour cette année le budget total alloué» aux associations de surveillance de la qualité de l'air, soit environ 17 millions d'euros, indique dans une note consultée par l'AFP le directeur de la DGEC.
La création d'une association de ce type à Mayotte a toutefois entraîné une légère baisse des budgets de fonctionnement des structures existantes.
«Ailleurs, les budgets sont en baisse de 1,5 à 2%», souligne auprès de l'AFP Jean-Félix Bernard, le président d'Airparif qui dit «ne pas comprendre» une baisse de 15% imposée à Airparif «à un moment où les décideurs nous demandent d'être de plus en plus précis et au regard des enjeux économiques et environnementaux».
«L'air a été défini comme priorité nationale»
Une journée de transports en commun gratuits, en cas de circulation alternée, cela représente un coût pour les collectivités de 3 à 4 millions d'euros, a-t-il rappelé. Dans ce nouveau contexte budgétaire, le déficit d'Airparif pourrait atteindre cette année environ 150.000 euros, sur un budget total d'un peu plus de 7 millions.
Le ministère contribue à hauteur de 25%, les collectivités (région et départements) de 30%, les industriels de 29% et les expertises et études commandées d'environ 16%, a indiqué Jean-Félix Bernard à l'AFP.
«L'air a été défini comme priorité nationale, la Ville de Paris a annoncé un plan anti-pollution majeur en février dernier, la France sera (...) l'hôte de la (...) conférence climatique à la fin de cette année», et pourtant «au mois de février, le ministère de l'Ecologie a annoncé brutalement à Airparif une baisse importante des montants de ses subventions», a déploré le président du groupe EELV David Belliard devant les conseillers de Paris.
«Asphyxier ceux qui nous alertent»
La secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse, conseillère régionale d'Ile-de-France, a dénoncé mardi matin sur Twitter un «non-sens écologique».
Plusieurs députés écologistes franciliens ont également critiqué dans un communiqué la décision ministérielle: «Il s'agit carrément d'asphyxier ceux qui nous alertent, c'est vraiment grave», selon la députée Laurence Abeille.
«Depuis de nombreuses années, Airparif a contribué à la prise de conscience de la gravité de la pollution de l'air et ses conséquences sur la santé publique», a souligné Denis Baupin, Cécile Duflot demandant «qu'on ne casse pas un outil précieux dont la qualité du travail est reconnu par tout le monde».
Airparif, comme ses homologues des autres régions, mesurent quotidiennement le niveau des polluants dans l'air, réalisent des prévisions et informent les autorités et le public lorsque les seuils réglementaires sont dépassés. L'Ile-de-France a connu la semaine dernière une épisode de forte pollution aux particules, qui a encore donné lieu à une passe d'armes entre Anne Hidalgo, maire de Paris, et Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie.