Paris: L’Education nationale veut supprimer des postes pour la rentrée 2015
EDUCATION•La Ville de Paris s'oppose à la suppression annoncée de 29 postes et de 49 classes. …Fabrice Pouliquen
Vingt-neuf postes supprimés et 49 classes en moins. Voilà ce qui manquera à la rentrée 2015 à Paris, selon les chiffres annoncés au sortir du Comité départemental de l’éducation nationale (CDEN) réuni vendredi dernier.
Ces coupes décrétées par l’Education nationale* font sortir de leurs gonds certains politiques parisiens et le syndicat SNUipp (Syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs des écoles). A commencer par Alexandra Cordebard, adjointe en charge des affaires scolaires. L’exécutif a fait voter à l’unanimité un vœu au Conseil de Paris, ce lundi, afin de demander la tenue d’un nouveau CDEN en juin «pour prendre les mesures d’ajustement nécessaires au bon déroulement de la rentrée», indique l’élue.
«Sur quelle prévision se base-t-on?»
En tout, le Rectorat de Paris précise vouloir fermer 76 classes à Paris contre 26 ouvertures. Elle justifie ces réductions par l'anticipation d'une baisse des effectifs de 1.500 élèves pour la rentrée prochaine. Hors zone d’éducation prioritaire, une classe est théoriquement supprimée lorsque les inscriptions anticipées sont inférieures à 25 élèves (28 élèves en école élémentaire et 30 en école maternelle en zone d'éducation prioritaire).
«Mais sur quelle prévision on se base?, s'interroge Nicolas Wallet (SNUipp). Celles des directeurs d’école ont tendance à passer après celle que réalise l’Education nationale elle-même, qui baisse les chiffres pour justifier les réductions d’effectifs.»
Danielle Simonnet, élue Partie de Gauche au Conseil de Paris y voit l’incohérence du gouvernement, «qui dit vouloir faire de la jeunesse sa priorité mais mène à côté une politique d’austérité». Selon le SNUipp, Paris avait perdu 150 professeurs des écoles entre 2007 et 2012. «Nous en avons récupéré 82 depuis, note Alexandra Cordebart. C’est la première année que le ministère de l’Education nationale propose une baisse du nombre de professeurs à Paris.»
«Manque d’ambition sur le dispositif Plus de maîtres que de classes»
Mais ce ne sont pas les seules difficultés présagées à la rentrée prochaine. La SNUipp comme Alexandra Cordebard et Danielle Simonnet pointent également du doigt la faiblesse des moyens accordés pour développer «Plus de maîtres que de classes» et «Très petite section», les deux dispositifs pédagogiques phares de la loi de Refondation de l’Ecole entrée en vigueur en 2013.
«Le premier vise à doter les écoles d’un instituteur de plus qu’il n’y a de classes dans l’établissement, explique Nicolas Walles. Il peut alors prendre des élèves en petit groupe, monter des activités pédagogiques. Cinquante établissements candidataient cette année, mais l’Education nationale ne propose d’en inclure que cinq.»
Même sentiment pour le dispositif «Très petite section» pour la scolarisation des moins de trois ans. Seulement une nouvelle classe est proposée à Paris à la rentrée 2015.