POLITIQUEElections départementales: «Calme», «mou du genou», la participation ne décolle pas dans le 93

Elections départementales: «Calme», «mou du genou», la participation ne décolle pas dans le 93

POLITIQUECe dimanche à 17 heures, 25,4% des électeurs du département s'étaient déplacés....
Romain Lescurieux

Romain Lescurieux

«S’il y a encore dix personnes qui viennent voter, c’est le maximum », souffle Aissata, à une heure de la fermeture du bureau de vote 18 de Bondy, en Seine-Saint-Denis. Au premier tour, le département faisait office de dernier de la classe, avec 28,4% des électeurs qui s'étaient déplacés à 17 heures. Ce dimanche, à la même heure, ils étaient seulement 25,4%. A Bondy, dans ce bureau de vote, 300 personnes ont voté sur 779. « C’est très calme », surenchéri Jean-Marc.

Bastion historique de la gauche depuis sa création en 1968, la Seine-Saint-Denis connaît lors de ce second tour des élections départementales, un combat rapproché entre gauche et droite. Mais dans la plupart des villes, c’est d’ores et déjà l’abstention qui remporte la mise. Un manque d’engouement? La pluie? L’heure d’été? Dans les bureaux, on évoque un peu de ces trois facteurs.

«Une volonté de ne pas faire de report de voix»

«C’est mou du genou», lance à la volée, près des isoloirs, le maire UMP du Blanc-Mesnil, Thierry Meignen. Dans ce bureau de vote, 358 personnes sont venues voter sur 1006 inscrits, en fin d’après-midi. Et c’est le même son de cloche à Drancy, autre canton où l’UMP-UDI devrait l’emporter. «Nous avons eu 305 votants. Peut-être que ça va arriver plus tard, mais ce matin, entre la messe, la pluie et le changement d’heure, il n’y avait personne», détaille un membre du bureau.

A Sevran – où la gauche et la droite sont arrivées au coude à coude au premier tour - l’urne aussi a du mal à se remplir. Le préau de l’école primaire Auguste Crétier est vide. Mais pour Jean-Pierre, président du bureau de vote, la pluie n’est la bonne raison. «Il y a un manque d’engouement, d’abord car il y a une volonté de ne pas faire de report de voix», insiste-t-il parka sur les épaules. Autant de facteurs qui conduisent à une abstention en hausse pouvant faire basculer le département?

Basculement? «Pas impossible mais compliqué»

«On sent un mouvement dans le département depuis plusieurs scrutins, ça ne m’étonnerait pas que ça bascule», confie Sandrine, 41 ans. En effet, portée par ses bons résultats aux municipales, la droite s'est fixée comme objectif de s'imposer dans 11 cantons sur 21 au second tour. «Ils restent tous gagnables, on est confiant», assurait la semaine dernière le chef de file de l'UMP dans le département, le sénateur Philippe Dallier.

«Avec une forte abstention ce n’est pas impossible mais c’est compliqué pour la droite de s’imposer dans tous les cantons concernés», assure Eric, dans l’un des bureaux de vote d’Aulnay-sous-bois. Résultats, dans quelques heures.