Ouverts au public depuis un mois, les jardins d'Eole seront inaugurés officiellement samedi par le maire de Paris. Avec cinq mois de retard. Ils s'étalent sur 4,2 hectares le long des voies ferrées, à la frontière entre les 18e et 19e arrondissements. C'est l'un des deux nouveaux parcs parisiens livrés sous la mandature Delanoë et le symbole, avec l'ouverture en 2008 du « 104 » rue d'Aubervilliers - site de création artistique dans les anciennes Pompes funè

bres -, du renouveau d'un des derniers îlots d'insalubrité du Nord-Est parisien.

Malgré la présence d'une butte conçue comme un mur antibruit, le passage des trains ne réussit pas à se faire oublier. Une passerelle pourrait à terme relier le jardin au futur quartier Pajol, en construction de l'autre côté des voies ferrées. Déjà, le paysagiste, avec un balcon surplombant les trains, a voulu jouer avec ce caractère industriel du site. Le jardin de graviers, « une première en France », selon Yves Contassot, adjoint à l'Environnement à la Mairie de Paris, reste encore une énigme pour le public, invité à y semer des graines.

Autre pari, l'ouverture 24 heures sur 24 de l'esplanade, à quelques foulées de deux hauts lieux du deal parisien (Stalingrad et la Goutte d'Or). Une buvette et des animations en soirée sont censées permettre aux riverains d'empêcher les toxicomanes du quartier d'en faire leur lieu de prédilection. Pour l'instant, « tout se passe remarquablement bien », jure Yves Contassot.