Ile-de-France: Gleeden crie à la «censure» après le retrait de publicités
POLEMIQUE•Une publicité pour le site a suscité de nombreuses protestations parmi des habitants et des usagers des réseaux de transports...M.G. avec AFP
Des publicités pour le site de rencontres extra-conjugales Gleeden ont été «censurées» au début du mois dans certaines villes d'Ile-de-France, en réaction à des protestations d'habitants, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
Gleeden.com affirme, dans un communiqué, que les publicités ont été retirées à l'arrière de bus dans des communes des Yvelines, telles que Poissy, Rambouillet, Saint-Germain, Chatou, Conflans-Sainte-Honorine, Versailles ainsi qu'à Sèvres (Hauts-de-Seine), avant la fin de la campagne prévue le 9 février.
La publicité critiquée -une pomme croquée sous un titre sobrement formulé «le 1er site de rencontres extra-conjugales pensé par des femmes»- a suscité de nombreuses protestations parmi des habitants et des usagers des réseaux de transports tels que Transdev et Keolis.
« C donc ainsi que la #RATP cautionne une nouvelle valeur : l'infidélité. J'ai du mal à expliquer #gleeden à mes enfant pic.twitter.com/iMzYGRdWOC — IUNG Jean-François (@IungJf) February 10, 2015 »
Les Associations familiales catholiques, basées à Paris, ont par ailleurs assigné ce mercredi devant le tribunal de Paris la société éditrice du site, Black Divine, pour «contester la légalité du site et de ses communications publicitaires», a fait savoir leur avocat, Me Henri de Beauregard.
Keolis a confirmé à l'AFP avoir décidé de retirer la publicité, notamment à Versailles pour «répondre aux attentes des voyageurs», après avoir reçu 500 réclamations en une semaine, contre environ 900 par an habituellement. La municipalité DVD a «approuvé cette décision mais n'a pas demandé l'interdiction», a-t-elle précisé.
«On ne comprend pas ces réactions exagérées, d'autant que nous communiquons depuis cinq ans. La campagne comportait un message très neutre et n'avait rien de choquant», a déclaré Solène Paillet, porte-parole du site.
Courrier du maire de Rambouillet
Elle a dénoncé «une atteinte à la liberté d'affichage» et «un retour en arrière», alors que «l'infidélité ne constitue plus un délit pénal depuis 1975». «Ces publicités posaient un certain nombre de problèmes à une partie de la population, notamment des catholiques pratiquants les plus attachés aux valeurs familiales», a rapporté la municipalité de Versailles.
« Goin' back home à bord d'un bus #Gleeden... Toutes les pubs n'ont pas disparu des bus de #Versailles... #qml pic.twitter.com/mF68cucAlM — J E S (@jesanson) February 16, 2015 »
A Rambouillet, c'est le maire UMP Marc Robert qui a pris les devants: alerté par des habitants, il a envoyé un courrier à Transdev «pour lui faire part de (son) étonnement et lui demander de faire le nécessaire».
«En ma qualité d'officier d'état-civil, j'estime que cette publicité est clairement une incitation au non respect du Code civil qui stipule que "Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance"», a-t-il expliqué.
Ce site français revendique 2,3 millions de membres, principalement en Europe, dont plus d'un million en France. En 2011, un spot de sponsoring avait été déjà retiré sur la chaîne d'information BFMTV.