Ils n’ont pas du tout apprécié la sortie de Valérie Pécresse. Le 28 janvier dernier, la présidente UMP au conseil régional d’Ile-de-France lançait «le club des constructeurs», un rassemblement de soixante-huit maires franciliens, de droite ou divers droite, qui s’engagent à construire des logements en faveur de la mixité sociale. Les élus de gauche n’ont pas tardé à répondre dans une lettre ouverte signée par Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d’Ile-de-France, et de seize autres élus franciliens de gauche.

«Halte à l’hypocrisie»

«Halte à l’hypocrisie», réagissent-ils alors. «Un tiers des communes ne fait pas les efforts nécessaires pour atteindre les objectifs de logements sociaux fixés par la loi», «les logements sociaux sont toujours aussi mal répartis en Île-de-France, et «depuis les municipales, 5.000 projets de logements accessibles au plus grand nom adoptés par les majorités précédentes ont été gelés ou tout simplement annulés», écrivent ces élus de gauche. Toutes ces communes sont gouvernées ou ont été gagnes par la droite.» Dominique Gillot, sénatrice PS du Val-d’Oise et ex-maire d’Eragny (Val d'Oise), dénonce, elle, la présence dans ce club de Thibaut Humbert (UMP) qui lui a succédé à la mairie d’Eragny. «Il se dit constructeur mais il a pourtant arrêté un programme de 1.000 logements sociaux qui devait voir le jour sur la commune à l’horizon 2020. Et ce n’est pas pour entreprendre un autre projet ailleurs.»

La promesse de 78.800 logements

Bataille d’arguments donc, à un peu moins de deux mois des élections départementales et avant les élections régionales de décembre 2015. Valérie Pécresse, elle, disait créer ce club pour «montrer le vrai visage des maires UMP et centristes, loin de la frilosité qu’on leur prête en matière de construction de logement. Ils veulent du logement mais ils veulent le construire mieux.» Certes les élus de droite reconnaissent avoir bloqué la construction de 4.600 logements en Ile-de-France, dans des villes gagnées lors des dernières élections municipales. «Ces programmes étaient jugés insatisfaisant», précise-t-on au cabinet de Valérie Pécresse.

Reste que les soixante-huit maires de ce club des constructeurs s’engagent à construire 78.800 logements d’ici la fin de leur mandature.