START-UPParis: Oureparer.com, le site Web anti-coup de la panne

Paris: Oureparer.com, le site Web anti-coup de la panne

START-UPLa plateforme déniche et place sur une carte les réparateurs de Paris. Même ceux qui se penchent au chevet des poussettes, rasoirs et autres parapluies…
Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

Quand on dit réparation, les Français pensent «quasi systématiquement» automobile. En juillet dernier, l’Ademe avait pointé ce raccourci trop souvent fait dans son étude sur les perceptions et pratiques des Français en matière de réparation de produits. Pourtant, il n’y a pas que les voitures qui se réparent. «Surtout à Paris», assurent François Penin et Clément Folli-Arbelet.

Pour le prouver, ces deux néo-Parisiens, amis de longue date, ont lancé Oureparer.com, une plateforme Web qui permet aux Parisiens (dans un premier temps) de trouver facilement des réparateurs pour leur confier leurs objets tombés en rade. Le site n’existe encore que dans sa version bêta mais a déjà été récompensé lors des Grands prix de l’Innovation décernés par la ville de Paris à ses start-up prometteuses.

Des réparateurs de rasoirs, de parapluies et même une clinique de la poussette

«Ce n’était pourtant pas notre première idée, sourit François Pénin. Au départ, nous nous lancions sur "Adopte un objet", une application mobile permettant aux Parisiens de voir en temps réel les objets abandonnés sur les trottoirs et de pouvoir les ramasser avant les camions-bennes de la ville pour leur donner une seconde vie.» Plusieurs recycleries parisiennes trouvent l’idée bonne mais émettent un bémol: donner une seconde vie à un objet nécessite bien souvent de le réparer, «ce qui n’est pas à la portée de tous».

Alors François et Clément descendent dans la rue à la rencontre des réparateurs «pro» de la capitale. Le duo estime leur nombre à 2.000. Oureparer.com en recense déjà 250, répartis en 19 catégories. On passe souvent devant leurs boutiques sans les voir, mais ils sont bien là. «La création du statut d’auto-entrepreneur, en 2009, a même fait repartir leur nombre à la hausse», observe Clément Folli-Arbelet. Il y en a pléthore dans l’électronique, tout ce qui touche aux smartphones et aux ordinateurs. Mais le duo a aussi déniché des réparateurs de rasoirs, de parapluies, de poupées et même une clinique de la poussette.

«Aller plus loin qu'un simple annuaire»

Oureparer.com se veut alors un coup de pouce, en référençant et en géolocalisant ces artisans sur une carte de Paris. Voilà ce que permet déjà de faire la version bêta. Mais les deux entrepreneurs veulent aller plus loin dans la version définitive du site qui sortira en mars. «Nous proposerons alors à l’internaute un vrai outil pour bien choisir son réparateur, explique François. Il pourra décrire la panne de son objet ou choisir parmi une liste des pannes les plus fréquentes, puis choisir la durée de la garantie qu’il souhaite sur la réparation ou encore préciser s’il veut que le réparateur se déplace à son domicile…»

Des Repar Schools en vue

Ce devis inversé sera ensuite envoyé aux artisans susceptibles d’y répondre. «C'est un bon moyen de faire marcher la concurrence, car l’internaute pourra comparer les propositions», poursuit François Penin.

Oureparer.com a prévu de se rémunérer en prenant une commission sur la réparation et en lançant des Repar Schools, des cours encadrés par des pros pour apprendre à réparer divers objets. Deux sessions ont déjà eu lieu, notamment sur l’art de réparer sa bécane. D’autres sont à venir. François et Clément projettent aussi une levée de fond pour le premier trimestre 2015. Ils espèrent réunir 500.000 euros.